La secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation, qui fait l’objet d’une enquête administrative pour harcèlement moral, a quitté ses fonctions ce samedi 5 Mars 2022.
La secrétaire d’État Nathalie Elimas, qui fait l’objet d’une enquête administrative sur le fonctionnement de son cabinet après des accusations de “harcèlement moral », quitte le gouvernement, a annoncé l’Élysée, ce samedi 5 mars, sans préciser les raisons de son départ.
Nathalie Élimas, accusée de harcèlement moral, est poussée vers la sortie. L’Élysée a annoncé, samedi soir, que la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, chargée de l’Éducation prioritaire, quittait ses fonctions. À la mi-février, selon le média « Europe 1 », un pré-rapport interne avait été remis au premier ministre, Jean Castex. Ses conclusions « sont terribles » pour Nathalie Élimas, directement mise en cause, selon une source de l’Élysée citée par la radio. Nathalie Élimas fait l’objet d’une enquête administrative sur le fonctionnement de son cabinet, à la suite de ces accusations.
Le Premier ministre s’était entretenu avec la secrétaire d’État pour « lui demander des explications » et Nathalie Élimas avait alors « refusé l’option » du départ du gouvernement. Deux sources interrogées par l’Agence France-Presse avaient confirmé que les témoignages visant Nathalie Élimas étaient « concordants », mais aussi « graves » et « accablants ». Plusieurs sources avaient aussi indiqué à l’Agence France-Presse que Nathalie Élimas se voyait reprocher des faits de « harcèlement », voire de « maltraitance », sur des collaborateurs. Une demi-douzaine de personnes en seraient victimes, selon deux personnes qui ont travaillé depuis juillet 2020 au sein du cabinet de cette spécialiste des ressources humaines.
La secrétaire d’État avait dénoncé une « attaque d’une grande violence, à titre personnel ». C’est « très dur, très violent, la violence est inouïe pour mes enfants, mais sur le fond des choses je suis sereine », avait-elle affirmé mi-février sur « Radio J ». « Ce qui se passe aujourd’hui, ce sont des fuites extrêmement malveillantes, pour me déstabiliser probablement. La diffamation est caractérisée », avait-elle alors assuré.
L’Élysée a fait d’autres annonces. « Sur la proposition du Premier ministre, le président de la République a mis fin, sur leur demande, aux fonctions de » Nathalie Élimas, ainsi que de la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, dont le départ était prévu pour rejoindre le Conseil constitutionnel. Sa nomination voulue par Emmanuel Macron a été validée par le Parlement, l’opposition critiquant toutefois son absence de formation en droit. Elle sera remplacée par Joël Giraud qui était jusqu’ici secrétaire d’État chargé de la ruralité.
Âgée de 48 ans, Nathalie Élimas était entrée au gouvernement en juillet 2020 après avoir été élue en 2017 députée MoDem (majorité présidentielle centriste) du Val-d’Oise, qu’elle avait rejoint en 2007 mais, ne faisant que 2,43% aux élections législatives de 2012, sous cette étiquette, elle passe dans le camp LR (Les Républicains – parti de droite), devenant, ainsi, conseillère régionale d’ île de France, en étant sur la liste de Valérie Pécresse. « Simple » professeure des écoles, sans talent particulier, mais toujours aussi opportuniste et arriviste, elle rejoint la majorité présidentielle (LREM – MoDem) aux législatives de 2017 (après le raz-de-marée macronien aux présidentielles), et devient députée de la sixième circonscription du Val-d’Oise, face au candidat LR Luc Strehalano, avec 57,11% des voix. Au regard d’un tel parcours démontrant une ambition « mal placée », les accusations de « harcèlement moral » ne surprennent, donc pas.
Christian Estevez