Le peuple malgache se dit indigné après que le gouvernement ai signé un accord avec la Russie qui porterait sur la fourniture d’équipements militaires et la formation d’officiers malgaches.
Juste après l’annonce de cette nouvelle collaboration Madagascar et Russie, les internautes malgaches ont exprimé leur colères a travers les réseaux sociaux.
Une agence de presse indienne, via l’agence de presse russe Spoutnik, rapportait, lundi 4 avril, la signature d’un accord de coopération militaire entre Madagascar et la Russie, le 18 janvier dernier. Bien que signé avant le début du conflit ukrainien, la coopération malgacho-russe inquiète les autres puissances étrangères.
« Le texte signé le 18 janvier 2022 est l’agrément de protocole d’un accord signé en 2018, explique le général Richard Rakotonirina, le ministre de la Défense. Il devrait entrer en vigueur cette année, mais il faut encore un mécanisme cadre. » Richard Rakotonirina a signé ce texte à l’occasion d’une visite à Moscou où il a notamment été invité par l’usine Kalachnikov.
Mais que contient cet accord qui a suscité l’émoi sur les réseaux sociaux comme au sein de la communauté internationale ? « Toutes les armes que nous possédons, l’artillerie, les armes légères, les blindés, datent des années 1980 [sous la présidence de Didier Ratsiraka]. Nous avons donc besoin de pièces de rechange. » L’accord porte aussi sur la formation des officiers malgaches et du transfert d’expertise, sur la mécanique par exemple. « Mais il s’agit de la défense nationale. De ce fait, le texte ne sera pas rendu public, rétorque encore le ministre de la Défense, qui explique que les relations diplomatiques avec la Russie durent maintenant depuis cinquante ans. Nous avons aussi des accords avec la Chine et la Turquie, et personne ne s’en offusque. »
Le texte précise que l’accord de six pages est entré en vigueur le 25 mars. Ce qui pose la question de sa ratification : quand et comment l’a-t-il été par Madagascar ? Hasard du calendrier ou pas, ce renouvellement de coopération militaire entre la Russie et Madagascar intervient en effet dans un contexte très particulier : celui du conflit russo-ukrainien, débuté le 24 février, où la Grande Île s’est abstenue par deux fois de soutenir la coalition occidentale aux Nations unies, provoquant, dans les couloirs, l’irritation de la communauté internationale.
« La tension est redescendue, mais il y a des éléments qui nous inquiètent : quel est le contenu réel de cet accord ? », souligne une source proche de la diplomatie qui préfère rester anonyme. « Ça peut ne pas être grand-chose : la réparation et le remplacement d’équipement est un vrai besoin, mais ce texte donne aussi d’autres possibilités plus larges, qui pourraient mettre en péril d’autres coopérations. Est-ce que cet accord pourrait faciliter, par exemple, l’arrivée des hommes de Wagner sur le territoire malgache ? »
L’accord est prévu pour une durée de cinq ans, renouvelable automatiquement.
Joseph Kouamé