En République Démocratique du Congo, un député propose un mandat de sept ans au lieu de cinq pour le chef de l’État.
L’interrogation surgit après qu’un député de la coalition au pouvoir ait proposé un mandat de sept ans au lieu de cinq pour le chef de l’État. Une proposition qui intervient alors que la classe politique congolaise a les yeux rivés sur la prochaine loi électorale.
Vingt députés soutiennent déjà la proposition du président du parti travailliste (PT), Steve Mbikayi également député de la coalition au pouvoir (Union sacrée). Une démarche, selon son auteur, qui n’a pour le moment pas le soutien de l’Union sacrée, la coalition au pouvoir.
Dans son argumentaire, Steve Mbikayi explique d’abord que l’actuelle Constitution, adoptée en 2006 pour mettre fin à la deuxième guerre du Congo, a été rédigée à l’université de Liège. Il s’agit, selon lui, d’une réplique de la Constitution française loin des réalités africaines.
Le député souhaite le changement vers un régime présidentiel et un passage de la durée du mandat de 5 à 7 ans : « Parce que les élections coûtent très cher, si on passe à sept ans, on pourra minimiser le coût des élections. Mais aussi, cinq ans ne nous paraissent pas suffisants pour pouvoir entamer un programme et l’achever. Chez nous en Afrique, les régimes sont toujours présidentiels, même si sur le papier, c’est semi-présidentiel. Il y a aussi des collègues qui veulent qu’on débatte de la problématique du fédéralisme. Toutes les questions sont sur la table. »
Une autre proposition vise la reconnaissance de la double nationalité. D’autres préconisent la suppression des institutions budgétivores, qui selon lui n’ont pas d’impact. « Comme le Sénat, Conseil économique et social, la Commission nationale des droits humains, comme le CSAC [Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication]. Il y en a beaucoup comme ça qui font double emploi et qui nous bouffent environ 200 millions de dollars chaque année. C’est trop. »
Ancien opposant ayant basculé dans le camp de Joseph Kabila puis celui de Félix Tshisekedi, Steve Mbikayi propose que cette révision soit soumise au référendum le jour même des prochaines élections générales censées se tenir en 2023.
Joseph Kouamé