L’ex-secrétaire d’État états-unienne, Madeleine Albright, est morte. De l’hommage propagandiste à la réalité de l’action de la femme politique.

L’ancienne secrétaire d’État des États-Unis d’Amérique, Madeleine Albright, première femme à occuper ce poste au sein d’un gouvernement états-unien, est morte ce mercredi 23 mars, à l’âge de 84 ans.

N.B. : dans la seconde partie du présent article, trouvez un rappel historique de la réalité des actes de Mme Allbright entant que secrétaire d’État des EUA.

C’est une des figures de l’administration démocrate qui vient de s’éteindre du côté Ouest de l’Atlantique : l’ancienne secrétaire d’État états-unienne, Madeleine Albright, est morte, mercredi 23 mars, à l’âge de 84 ans.

Cheffe de la diplomatie entre 1997 et 2001, dans l’administration du président démocrate Bill Clinton, Madeleine Albright s’est éteinte des suites d’un cancer, précisent ses proches, qui saluent « une défenseure infatigable de la démocratie et des droits humains ».

Madeleine Albright était « une voix passionnée pour la liberté et la démocratie », a salué Bill Clinton, soulignant que sa mort était « une perte immense pour le monde à un moment où nous avons le plus besoin des enseignements de sa vie ».

Dans un communiqué, l’ancien président a rendu hommage à certains de ses nombreux combats, pour « mettre fin au nettoyage ethnique en Bosnie et au Kosovo », « soutenir une expansion de l’OTAN aux pays d’Europe centrale » ou « réduire le niveau de pauvreté ». Elle les a menés, assure-t-il, sans jamais perdre « son grand sens de l’humour » ou « sa détermination ».

Madeleine Albright est née le 15 mai 1937 à Prague, dans une famille juive. Onze ans plus tard, sa famille émigre aux États-Unis d’Amérique, où des études brillantes lui permettront d’accéder aux plus hautes marches du pouvoir.

Juste avant de prendre la tête de la diplomatie américaine, elle occupa le poste d’ambassadrice des EUA auprès de l’ONU (1993-1997), où elle imprima sa marque, notamment lors de l’offensive américaine au Kosovo.

En 2001, elle crée le « Albright Group », un cabinet de conseil en stratégie internationale basé à Washington et qui conserve une influence de poids sur la scène internationale.

« C’était une immigrée fuyant les persécutions », a réagi le président américain Joe Biden. « Et comme tant d’autres avant et après elle, elle était fièrement Américaine ». « Pour rendre ce pays qu’elle aimait encore plus beau, elle a bravé les conventions, brisé les barrières, encore et toujours », a applaudi le dirigeant.

Le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, a qualifié sa mort de « dévastatrice ». « C’était une pionnière », a-t-il salué. « En tant que première femme secrétaire d’État, elle a littéralement ouvert la voie à une grande partie de notre profession. »

L’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, a assuré qu’elle était l’une « des personnes les plus remarquables » avec lesquelles il ait eu le privilège de travailler, louant sa « profonde compassion pour l’humanité ». Le président israélien Isaac Herzog a, lui, salué, dans un tweet, « une icône féministe, une dirigeante exceptionnelle » et « une véritable amie d’Israël ».

En avril 2012, en lui décernant la « médaille présidentielle de la liberté », la plus haute décoration civile des États-Unis, Barack Obama avait salué son « courage et sa ténacité qui ont permis de ramener la paix dans les Balkans et ont ouvert la voie au progrès dans certains des lieux les plus instables du monde ».

Mais, bien sûr, toutes ces éloges et beaux discours sur Madeleine Allbright se font par les membres de son camp, qui considère être « le camp du bien par essence ». Et, si sa mort tombe à pic pour la propagande états-unienne qui, véritable responsable du drame qui se joue actuellement en Ukraine, mais qui fait passer cela pour la seule culpabilité d’une Russie et de son dirigeant, montré en Hitler du XXIème siècle, la réalité de l’action politique pour « le bien du monde/ de l’Humanité » en est à des milliers de lieus de la propagande qui nous est servie.

En effet, pour ce qui est de l’extension de l’OTAN à tous les pays d’Europe Centrale, ce n’est, en réalité, que le premier pas fait par l’empire états-unien pour « supprimer » la Russie comme grande puissance mondiale, mais, également, pour empêcher l’existence d’une Europe forte et unie – ce qui n’est possible que dans des relations apaisées entre les pays européens de l’ancien « bloc de l’Ouest » et la Russie (qui, à l’époque de Madeleine Allbright, n’était pas encore gouvernée par Vladimir Putin, mais par le trop doux) Mikhael Gorbatchev). Et c’est en profitant du ressentiment que les pays d’Europe Centrale éprouvaient à l’égard de ce qui était l’URSS, que cette politique d’adhésion massive de ces pays à l’OTAN – qui ne sert, en réalité, qu’à l’expansion du pouvoir des États-Unis d’Amérique en Europe – s’est faite, se gardant bien de rappeler que l’URSS n’existait plus et que la Russie n’en était pas la nouvelle forme totalitaire. D’ailleurs, née à Prague (République Tchèque) – donc, au cœur même de cette Europe Centrale ayant subit le joug soviétique, Mme Allbright éprouvait, elle-même, cette aversion irraisonnée envers la Russie.

Pour ce qui est de son, soit-disant, rôle de pacificatrice des Balkans, la réalité des faits, nous oblige à appeler « le démembrement de la Yougoslavie » – seul pays communiste d’Europe totalement indépendant de l’URSS, par la politique de non -alignement de son dirigeant Tito, et devenant seul pays communiste d’Europe après la chute du « bloc de l’Est », qu’il fallait donc que l’empire états-unien annihile afin que son pouvoir son complet en Europe, Madelaine Allbright est l’une des principales actrices, y compris par le bombardement de la part de l’OTAN de la Serbie, sans l’aval de l’ONU – et ce en continu pendant 78 jours, avec un total de 37 465 assauts aériens de la part des États-Unis d’Amérique – soit 480 bombardement par jour en moyenne ! – sur la population civile, pour créer, de toute pièce, un état supplémentaire, appelé le Kosovo – dont pratiquement aucun pays de l’ONU n’a jamais reconnu la validité de son auto-proclamation d’indépendance, , permettant, ainsi, d’affaiblir encore plus grandement la Serbie, qui a toujours tenu à garder la ligne politique internationale de Tito, en restant un pays non-aligné (et seul pays de l’ex-Yougoslavie à ne pas faire partie de l’OTAN).

On constate donc, à la lumière des faits réels, hors de toute propagande, que Madeleine Allbright, loin d’avoir oeuvré pour la paix dans le monde, n’a travaillé qu’à expansion de l’empire des EUA, et que, si elle n’a pas directement de sang sur les mains, il est normal de dire qu’elle à du sang sur la conscience, particulièrement du sang serbe.

Et ce rappel de la réalité historique, concernant Mme Allbright, permet de grandement éclairer la réalité de l’actuelle guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Joseph Kouamé & Christian Estevez (rappel historique)

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