Selon plusieurs voix, la destitution du ministre de l’économie Jean-Marc Kalumba serait un règlement de compte.
C’est une première dans l’exercice du contrôle parlementaire en République Démocratique du Congo, la majorité des députés présents, mercredi 30 mars au soir, à l’Assemblée nationale, ont destitué, le ministre de l’Économie Jean-Marie Kalumba. Il lui était reproché, notamment, la flambée des prix des biens sur le marché à travers le pays.
Le député de la coalition gouvernementale, l’Union sacrée, avait initié la motion de défiance contre ce proche du président du Sénat, Modeste Bahati, mais le ministre a eu du mal à convaincre les élus de son propre camp et a quitté l’hémicycle pendant le déroulement du vote. Sur 368 députés qui ont pris part au vote, 277 ont voté pour la motion, 77 ont voté contre, 12 ont voté abstention, renseigne RFI.
Devant une assemblée hostile, précise notre source, le ministre Jean-Marie Kalumba s’est dit victime « de ceux qui tirent profit des pratiques illicites » dans son secteur. Mais, pour Bertin Mubonzi, les élus n’avaient pas de choix, car le peuple passe d’abord: « Lorsqu’il y a un problème, nous ne tergiversons pas. La population va comprendre que nous sommes avec elle, sa souffrance est la nôtre. »
Parmi les députés de l’Alliance des forces démocratiques du Congo dont est issu le ministre destitué, la déception reste perceptible. Beaucoup n’ont pas souhaité réagir, estimant que cette destitution cache en réalité un « règlement de comptes » au sein de la coalition de l’Union sacrée.
C’est surtout une mise en garde contre l’actuel gouvernement, prévient Dede Kodoro: « Les ministres qui ne produiront pas des résultats, la majorité ne va pas les protéger. Ce ministre n’est pas le seul. Il y en a beaucoup qui sont dans ce gouvernement et qui ne donnent pas satisfaction. On va remettre leur fonction en jeu faute de la maîtrise de leur secteur. ».
La primature pour sa part annonce que le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, prendra, cette semaine, des mesures urgentes pour calmer la « spéculation qui tend à se mettre en branle au niveau des marchés » depuis plusieurs semaines.
Joseph Kouamé