Le géant pétrolier britannique « Shel »l a prévenu, jeudi, que son retrait d’activités en Russie, dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine, allait entraîner 4 à 5 milliards de dollars de dépréciations et charges dans ses résultats du premier trimestre.
La compagnie pétrolière britanico-néérlandaise « Shell » a chiffré l’impact du conflit en Ukraine en termes de dépréciations et charges sur ses résultats du premier trimestre. Début mars, « Shell » avait annoncé vouloir couper tout lien avec la Russie.
De 4 à 5 milliards de dollars. C’est le montant qu’atteindront les dépréciations et charges de « Shell » au premier trimestre, a indiqué le géant pétrolier, ce jeudi 7 avril. Fin février, il avait annoncé se séparer de ses participations dans plusieurs projets avec le géant gazier russe « Gazprom », des actifs évalués à 3 milliards de dollars fin 2021 et qui avaient généré un bénéfice de plus de 700 millions l’an dernier. Début mars, Shell avait aussi dit vouloir se retirer « graduellement » du pétrole et du gaz russes pour « s’aligner avec les nouvelles directives du gouvernement » britannique.
Shell avait expliqué qu’il allait arrêter tous les achats au comptant sur le marché de pétrole brut russe et fermer ses stations-service, ainsi que ses activités de carburants pour l’aviation et lubrifiants en Russie. « Shell n’a pas renouvelé ses contrats de plus long terme pour le pétrole russe », mais il est en revanche « légalement obligé de prendre livraison du brut acheté dans le cadre de contrats qui ont été signés avant l’invasion » russe en Ukraine, indique l’entreprise dans un communiqué.
Le gouvernement britannique, moins dépendant des hydrocarbures russes que d’autres pays européens, avait, de son côté, annoncé la fin de ses importations de pétrole russe d’ici à la fin de l’année. Et indiqué vouloir aussi cesser à terme les achats de gaz russe.
Shell avait profité, en 2021, de la reprise économique et de l’envolée des prix des hydrocarbures, avec un bénéfice net part du groupe de 20,1 milliards de dollars, aidé aussi par des cessions d’actifs. Le groupe avait cependant accusé, en 2020, une perte historique de 21,7 milliards de dollars en pleine crise sanitaire.
Fin février, le rival britannique de « Shell », « British Petroleum (« BP »), a annoncé son désengagement du géant russe « Rosneft », dont il détenait 19,75 % – soit une valeur de 14 milliards de dollars fin 2021. Ce qui se traduira aussi par une charge dans les comptes du premier trimestre de l’entreprise.
Joseph Kouamé