Turquie : L’opposant d’Erdogan Osman Kavala condamné à vie ,la communauté internationale crie à l’injustice et demande sa libération !

Le mécène Osman Kaval, détenu depuis quatre ans et demi sans jugement, a été condamné, lundi 25 avril à Istanbul, à la détention perpétuelle après les plaidoiries de la défense qui avait réclamé son acquittement pour manque de preuves et dénoncé l’acharnement du pouvoir.

Il ne se faisait guère d’illusion avant le verdict, lundi 25 avril. Les juges turcs ont condamné Osman Kavala, intellectuel et mécène turc, à la peine de prison à vie sans possibilité de libération anticipée. Il était accusé d’avoir cherché à renverser le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan via le financement des manifestations antigouvernementales nommées « mouvement de Gezi » en 2013 et lors du coup d’État raté de juillet 2016. Il a été seulement acquitté de l’accusation d’espionnage. Ses avocats ont fait part de leur intention de faire appel.

Sept autres prévenus : l’architecte Mücella Yapici, la documentariste Çigdem Mater, le militant des droits civique Ali Hakan Altinay, la réalisatrice Mine Özerden, l’avocat Can Atalay, l’universitaire Tayfun Kahraman et le fondateur de nombreuses ONG turques Yigit Ali Emekçi, ont été condamnés à dix-huit ans de prison chacun, pour complicité du même chef d’accusation. Les sept intellectuels, qui comparaissaient libres, ont été arrêtés à l’issue de l’audience.

Accusé d’avoir tenté de renverser le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan, le mécène turc et homme d’affaires, Osman Kavala était détenu depuis 2017 sans qu’aucun jugement n’ait été prononcé.

Surnommé par ses opposants le « milliardaire rouge », Osman Kavala, aujourd’hui âgé de 64 ans, devra finir ses jours en prison. Il ne pourra bénéficier d’aucune remise de peine, ont précisé les juges dont le verdict a été énoncé après moins d’une heure de délibéré. Cette décision de justice, caractérisée par sa défense comme un « acharnement du pouvoir » a suscité de vives réactions de la communauté internationale.

Les Etats-Unis se sont dits « profondément troublés et déçus » par sa condamnation, en appelant à sa remise en liberté et en exhortant « le gouvernement à cesser les poursuites motivées par la politique ».

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock a, elle, dénoncé un arrêt « en contradiction flagrante avec les normes de l’Etat de droit », tandis que le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a jugé que la décision témoignait « d’une sévérité maximale ».

La représentante de Human Rights Watch, Emma Sinclair-Webb, présente au tribunal, a dénoncé sur Twitter le « pire dénouement possible » – « Horrible, cruel et diabolique », et le directeur Europe d’Amnesty International, Nils Mui nieks, a fustigé une « parodie de justice ».

L’association turque des juristes contemporains (CHD) a appelé les avocats à participer à une veille mardi devant le palais de justice pour protester contre le verdict. « Ce gouvernement, qui s’est abattu sur le pays comme un cauchemar, continue de piétiner le droit », a réagi de son côté le chef du principal parti turc de l’opposition, Kemal Kilicdaroglu.

Par avance, à la clôture des débats, Osman Kavala – qui a toujours nié les charges pesant contre lui – avait dénoncé un « assassinat judiciaire » contre sa personne. « Les théories du complot, avancées pour des raisons politiques et idéologiques, ont empêché une analyse impartiale des événements », avait-il lancé avant que les juges ne se retirent.

Joseph Kouamé

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