Covid-19 : l’efficacité de la vitamine D démontrée sur les patients âgés.

Une étude menée par le CHU d’Angers (France) confirme l’utilité de la vitamine D dans le traitement du Covid-19. Celle-ci permet de réduire le taux de décès chez les patients âgés à risques.

Promue par le CHU d’Angers (France) et labellisée « priorité nationale de recherche » par l’État, l’étude COVIT-TRIAL, montre, avec un très haut niveau de preuves, l’intérêt d’une forte dose de vitamine D administrée aux personnes âgées fragiles atteintes du Covid-19, donc à risque élevé de décès, dans les 72 heures du diagnostic. L’efficacité du traitement a été observée dès le 6e jour après le début du traitement.

Une étude pilotée par le CHU d’Angers et labellisée par l’Etat démontre « avec un très haut niveau de preuves » l’intérêt de l’utilisation de la vitamine D dans le traitement contre le Covid-19, rapporte le Pr Cédric Annweiler, chef du service de gériatrie du CHU à nos confrères de Ouest France. Baptisée COVIT-TRIAL et publiée ce mardi 31 mai dans la revue scientifique Plos Medicine, cette étude présente un résultat « important et cohérent » selon le chercheur.

Quels sont les effets de la vitamine D ?


Cette hormone naturelle est connue pour ses effets sur le métabolisme du calcium et le risque de fracture, mais aussi pour ses propriétés anti-inflammatoires dans les maladies infectieuses et cancéreuses. Elle permet, par exemple, de prévenir les infections respiratoires hivernales, ce qui avait été observé bien avant l’ère du Covid-19.

«Ce résultat est important et cohérent, estime ainsi le Pr Cédric Annweiler, porteur de cette étude. ​Les effets anti-inflammatoires de la vitamine D réduisent très significativement le risque de décès à 14 jours, en évitant manifestement l’emballement inflammatoire et l’orage cytokinique observés dans les formes graves de Covid-19​.

Il y a plus d’un an, le 8 janvier 2021, le chef du service de gériatrie du CHU d’Angers avait déjà réuni 73 experts pour cosigner un article de consensus dans La Revue du Praticien. Ils appelaient à s’assurer que toute la population française ait un taux satisfaisant de vitamine D dans le double contexte de la pandémie de Covid-19 et de la période hivernale au cours de laquelle le taux de cette hormone D diminue naturellement.

Qu’en concluent les auteurs ?

Les auteurs de l’étude COVIT-TRIAL recommandent l’administration précoce, à forte dose, de vitamine D chez les personnes âgées confrontées à l’émergence de nouveaux variants et au risque d’échappement immunitaire​, solution simple et sécure ​pour éviter les formes graves de Covid-19, en complément des traitements standards contre le Covid-19.

260 patients ont été inclus entre avril et décembre 2020, durant la première vague Covid-19, bien avant l’arrivée des vaccins en France. Neuf centres étaient impliqués : les CHU d’Angers, Bordeaux, Limoges, Nantes, Nice, Saint-Etienne et Tours et les centres hospitaliers du Mans et de Saumur, ainsi que les Ehpad dépendants de ces établissements de santé.

Les malades étaient âgés de 65 ans et plus avec des critères d’évolution défavorable ou de plus de 75 ans sans autre facteur de risque. Ils ont été alors répartis en deux groupes. La moitié d’entre eux a reçu une dose élevée de vitamine D (400 000 UI) dans les 72 heures suivant le diagnostic, contre une dose standard pour les autres (50 000 UI).

L’objectif était d’examiner l’effet sur la mortalité à 14 jours de la vitamine D donnée à forte dose et de préciser la tolérance et la sécurité de cette supplémentation.

charlotte Rio-Calanda

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