Benin : L’ancien PDG de l’ANATT, Thomas Agbéva, est mort en prison, après avoir été condamné pour détournement de fonds!

Envoyé en prison pour une affaire de détournement de fonds en juillet 2021, l’ancien directeur général de l’Autorité Nationale des Transports Terrestres est décédé le vendredi 15 juillet dernier.

Incarcéré depuis le 14 juillet 2021, Thomas Agbéva est mort ce vendredi 15 juillet 2022 . De sources concordantes, l’ancien patron de l’ANaTT, épinglé dans une affaire de détournement, est décédé au Centre Hospitalier Départemental de l’Ouémé.

Pour rappel, Thomas Agbéva avait été interpellé, au même titre que d’autres personnes. Ils avaient été tous déposés en prison suite à leur audition devant le Procureur spécial de la Criet.

De quoi était accusé Thomas Agbéva?

Un audit mandaté par l’Etat à l’Autorité nationale des transports terrestres (ANaTT) a révélé des irrégularités dans la gestion de certains cadres de la structure.

Selon les précisions fournies dans le rapport du Conseil des ministres lors de sa séance du mercredi 7 juillet 2021, les carences constatées par l’audit concernent tant l’organisation globale de l’Agence, caractérisée notamment par un cadre réglementaire inadapté, un personnel technique insuffisant, que nombre d’agents d’exécution, prédominance du traitement manuel des données, absence de protection par ces agents ou d’intégrité du système informatique.

Un tel contexte, précise le compte-rendu du Conseil des ministres, a favorisé, au cours de la période sous revue, des manques à gagner à l’Etat estimés à 13,6 milliards de FCFA (soit près de 20,7 millions d’euros – ndlr), dont 1,3 milliard de FCFA, concernant des décaissements relatifs à des marchés irrégulièrement passés ; 191 millions de FCFA, s’agissant de paiements pour des actes anormaux de gestion ; et 12,1 milliards de FCFA au titre de présomptions de fraude dans le cadre de la gestion des opérations d’immatriculation.

Les hypothèses précitées sont particulièrement pertinentes pour les cas immatriculés de véhicules non dédouanés, soit 2 646 véhicules au total, occasionnant des pertes financières d’environ 7,9 milliards de FCFA (plus de 12 millions d’euros – ndlr)), ainsi que les dossiers d’immatriculation, dont les reçus de paiement ne sont pas fournis. .

Y figurent aussi, des cas d’usage non élucidé d’intrants d’immatriculation acquis par l’Agence au cours de la même période. Le rapport révèle également l’adoption irrégulière d’une convention collective, accordant des avantages exorbitants au profit des agents.

A titre illustratif, il s’agit :

D’une prime bimestrielle octroyée à l’ensemble du personnel et qui, à l’analyse, est un complément de salaire déguisé.

D’indemnités et primes dites « de fonction administrative et politique » allouées au Directeur général et à son adjoint, comprenant, entre autres, des primes de responsabilité et d’indemnités compensatrices de logement, alors que d’autres rubriques de la convention les prévoient déjà.

De l’octroi, à tous les directeurs, d’une prime de gestion calculée à partir du résultat d’exploitation de l’Agence,

Du paiement, chaque année, d’une gratification correspondant à un mois de salaire, consacrant ainsi une pratique de paiement de treizième mois, en violation des règles appliquées dans l’Administration publique.

Du paiement « d’indemnités pour travaux spéciaux » estimés à 88.825.500 FCFA, allouées de façon abusive à des membres de plusieurs comités mis en place pour des tâches relevant normalement de leurs attributions.

D’un soutien financier de 500.000 FCFA en cas de décès du travailleur en activité et de 200.000 FCFA en cas de décès du travailleur à la retraite.

Joseph Kouamé

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