Un français, accusé de cybercriminalité par le FBI, a été arrêté au Maroc, il risque 116 ans de prison !

Dans le cadre d’une enquête internationale entre le Maroc et le FBI, un Français de 21 ans a été arrêté et incarcéré au Maroc. Il est recherché par les États-Unis pour son implication présumée dans une affaire de cybercriminalité contre des entreprises, dont certaines sont états-uniennes.

Le FBI accuse un français de 21 ans d’être l’un des membres importants d’un groupe de hackers des ShinyHunters (une référence à l’univers du Pokemon), qui serait à l’origine de la vente de près 200 millions de données volées après avoir réussi à s’immiscer dans les systèmes informatiques dans le monde entier. Si le jeune pirate est extradé aux États-Unis, il risque 116 ans de prison.

Sébastien Raoult, 21 ans, originaire d’Epinal, a été arrêté à son retour de vacances à l’aéroport de Rabat au Maroc, le 1er juin 2022. Le jeune homme de 21 ans est accusé par les États-Unis d’avoir participé au vol de près de 200 millions de données sur Internet. Cet ancien étudiant en informatique à l’école Epitech de Nancy (Meurthe-et-Moselle) est actuellement détenu à Rabat, au Maroc.

Sébastien Raoult, a été interpellé le 1er juin à l’aéroport de Rabat-Salé alors qu’il faisait l’objet d’une notice rouge (message d’alerte international émise par Interpol), selon une information du journal « L’Obs ». Selon les médias marocains, citant une source policière, l’arrestation du jeune pirate français a été « le fruit d’une coopération entre la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) marocaine et le FBI ».

Selon l’enquête du FBI, ces infractions auraient été commises à partir d’adresses IP françaises, mais aussi plus récemment d’adresses IP marocaines, qui seraient reliées à Sébastien Raoult.

Son avocat, Me Phillipe Ohayon, s’oppose à la demande d’extradition formulée par les États-Unis. « Il n’a séjourné qu’en France et au Maroc. Si piraterie il y a, c’est depuis la France. Le juge naturel est le juge français », soutient-il. Pour appuyer sa demande, il a envoyé des courriers au président de la République française, Emmanuel Macron, au ministre de la Justice française, Éric Dupont-Moretti ainsi qu’au parquet d’Épinal dans les Vosges, où est domicilié son client.

« En rupture avec les études (…) Il avait envie de vivre… »

Le père de cet ancien étudiant d’Epitech (une école française d’informatique) s’est exprimé, depuis, sur son fils, qui vivait chez ses parents à Epinal. Selon ses dires auprès de l’AFP, son fils « était dans une phase de rupture avec les études. Il avait envie de vivre, de découvrir le monde et de voyager et avait l’impression de perdre son temps à l’école ».

Le père de l’accusé a, également, dénoncé les conditions d’incarcération de son film, à la prison de Tiflet 2, près de Rabat (capitale du Maroc), affirmant que « Cela fait deux mois qu’il mange par terre à même le sol. Deux mois qu’il dort sans matelas ». Les autorités marocaines ont contesté ces affirmations : « Les déclarations du père du détenu en question sont des contre-vérités », a assuré à l’AFP une source de la délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) du Maroc, affirmant qu’il « jouit à l’instar des autres détenus de tous ses droits ».  « Contrairement à ce que prétend son père, il dispose d’un lit et partage avec sept codétenus une cellule de huit lits. Ses repas lui sont servis sur plateau », a ajouté la même source.

En cas d’extradition aux États-Unis, Sébastien Raoult risque 116 ans de prison. Les faits qui lui sont reprochés par la justice états-unienne sont les suivants : « Complots en vue de commettre une fraude et abus électronique », « fraude électronique » et « vol d’identité grave », toujours selon L’Obs. L’une des sociétés que le groupe de pirate informatique aurait attaquée est l’entreprise états-unienne Microsoft.

A noter que si cette affaire est sue un peu tardivement, par la presse, c’est parce que celle-ci s’est essentiellement dévoilée à l’occasion du déplacement du ministre de la Justice française, Eric Dupont-Moretti, à Marseille, ce mardi 2 août, et qui s’est exprimé sur ce dossier, interpellé par le père de Sébastien Raoult.

Joseph Kouamé
Christian Estevez

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