Lisa LaFlamme, journaliste à la chaîne canadienne CTV News, a annoncé, il y a deux semaines, son licenciement. De nombreux internautes soupçonnent que son âge et sa chevelure sont la cause de son départ.
Lisa LaFlamme est une journaliste star au Canada, su les antennes de Bell Media. Elle est notamment connue pour son émission d’information CTV National News. La chaîne a mis fin à son contrat, un peu moins de deux ans avant son terme.
Lisa LaFlamme, une journaliste canadienne âgée de 58ans, a annoncé il y a quelques semaines son départ de la chaîne CTV News après 35 ans de bons et loyeaux services. Elle aurait été viré à cause de ses cheveux gris. « Je suis encore choquée et attristée par la décision de Bell Media (groupe propriétaire de CTV News, NDLR) », a-t-elle déclaré dans une vidéo massivement partagée sur les réseaux sociaux.
Dans cette déclaration qui cumule plus de 4,6 millions de vues sur le réseau social, Lisa LaFlamme affirmait que cette décision de «mettre fin à [son] contrat» au mois de juin 2022 a été prise à l’initiative de Bell Média, la société propriétaire de CTV News, sans donner plus de détails sur les raisons exactes de ce congédiement.
Visage très connu des Canadiens, la journaliste a reçu de nombreux soutiens sur la toile. Plusieurs internautes ont, par la suite, accusé la chaîne de « sexisme » et d' »âgisme » envers son ancienne collaboratrice qui avait récemment pris une décision importante : en pleine crise sanitaire, la journaliste a choisi d’assumer et de mettre ses cheveux gris à l’antenne, une initiative chaleureusement accueillie par les téléspectateurs. Si elle n’a pas évoqué le fait de changer de coiffure comme motif de son licenciement, le timing que l’antenne a choisi pour cela a éveillé les soupçons des internautes.
Selon une source anonyme se présentant comme un «haut responsable qui était présent à la réunion» durant laquelle la décision fatidique a été prise, le chef de CTV News, Michael Melling, aurait demandé qui avait approuvé la décision de «laisser les cheveux de Lisa devenir gris». Cette interrogation aurait même été évoquée sur le plateau un jour, lorsque le dirigeant eût remarqué que la chevelure de Lisa LaFlamme «prenait une couleur violette dans l’éclairage du studio». Autre détail non négligeable, l’article mentionne également d’importants désaccords éditoriaux et politiques entre les deux parties dans le traitement de certaines actualités.
« Cela a également soulevé des questions quant à savoir si elle n’est pas une autre femme sur la liste des innombrables personnes qui ont fait face au sexisme et à l’âgisme dans le secteur de l’information télévisée », peut-on lire sur Radio Canada.
«C’est ainsi que Bell Média traite ses talents les plus en vue. Imaginez comment ils traitent les gens d’en bas», lance la militante féministe québécoise Nora Loreto sur Twitter. «Quelle façon épouvantablement bâclée de traiter une incroyable journaliste comme Lisa LaFlamme. (…) Honte à vous, Bell Média !», condamne Catherine McKenna, ancienne ministre de l’Environnement et du Changement climatique au Canada. «C’est l’annonce de départ la moins généreuse et la plus stérile que j’aie jamais vue pour une présentatrice respectée de longue date», ajoute le reporter spécialiste des fake news, Craig Silverma.
Après cette situation, de nombreuses femmes se sont alors prises en photo sur les réseaux sociaux avec les cheveux gris pour soutenir Lisa LaFlamme. Certaines marques comme la chaîne de restauration rapide Wendy’s et la marque de cosmétiques Dove ont même montré leur soutien aux personnes aux cheveux gris. La chaîne de restaurants Wendy’s a remplacé les couettes rousses de son égérie par une chevelure grise. « Parce qu’une star est une star quelle que soit la couleur de ses cheveux. #LisaLaflamme », indique Wendy’s.
De son côté, la société fait référence à une « décision financière » liée à « un changement dans les habitudes des téléspectateurs » et nie que la couleur des cheveux ait quoi que ce soit à voir avec la décision.
