Agitateur de la Nouvelle Vague, il a dynamité les codes du cinéma avec des films résolument novateurs, de « A bout de souffle » à « Sauve qui peut (la vie) », le cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard est décédé mardi à l’âge de 91 ans, emportant avec lui un pan de l’histoire du 7e art.
Le cinéma français n’aurait assurément pas été le même sans lui. Jean-Luc Godard, qui a commencé comme critique aux « Cahiers du cinéma » avant de réaliser, en 1960, « A bout de souffle », film devenu la pierre angulaire de la Nouvelle vague, est mort, a annoncé le média « Libération », ce mardi 13 septembre. Il avait 91 ans.
Dans un bref communiqué transmis à l’AFP, son épouse, Anne-Marie Miéville, et ses producteurs, précisent qu’il est décédé «paisiblement à son domicile [de Rolle, en Suisse] entouré de ses proches», qu’il «sera incinéré» et qu’«aucune cérémonie officielle n’aura lieu».
Le réalisateur franco-suisse laisse derrière lui une œuvre majeure, composée de films qui ont rejoint le Panthéon du Septième art mondial tels que « Le Mépris » ou « Pierrot le fou, » et de longs métrages plus expérimentaux, via des films-essais, un sillon qu’il a creusé dès les années 1980.
Honoré dans les plus grands festivals, de Berlin à Venise en passant par Cannes, avec des prix récompensant l’ensemble de sa carrière – le dernier lui a été remis en 2018 sur la Croisette -, il avait refusé l’Ordre nationale du Mérite en 1981. « Je n’aime pas recevoir d’ordre, et je n’ai aucun mérite », avait-il alors déclaré.
« Ce fut comme une apparition dans le cinéma français. Puis il en devint un maître (…). Nous perdons un trésor national, un regard de génie », a réagi le président Macron, parmi la pluie d’hommages rendus à ce monument du cinéma.
