Les États-Unis et le Venezuela ont procédé à un échange de prisonniers. 7 états-uniens ont été libérés et dans le même temps Washington a libéré deux Vénézuéliens, identifiés comme les neveux de l’épouse du président Maduro.
Le président états-unien, Joe Biden, a annoncé, samedi, dans un communiqué, la libération par le Venezuela de sept prisonniers états-uniens «après des années de détention injustifiée». Peu après, Caracas a annoncé que deux Vénézuéliens, identifiés ensuite comme les neveux de l’épouse du président Maduro, avaient également été libérés par Washington.
«Aujourd’hui, après des années de détention injustifiée au Venezuela, nous ramenons à la maison Jorge Toledo, Tomeu Vadell, Alirio Zambrano, Jose Luis Zambrano, Jose Pereira, Matthew Heath, et Osman Khan», a déclaré Joe Biden. Les sept sont «actuellement en route vers la maison et leurs familles aux Etats-Unis», a déclaré un haut responsable de la Maison Blanche lors d’une conférence téléphonique avec la presse.
Le gouvernement vénézuélien a déclaré, de son côté, dans un communiqué, qu’à la «suite des différentes conversations tenues depuis le 5 mars avec des représentants du gouvernement américain, la libération de deux jeunes Vénézuéliens injustement emprisonnés dans ce pays a été obtenue».
Les deux Vénézuéliens libérés ont été identifiés par Washington comme étant Efrain Antonio Campo Flores et Franqui Francisco Flores de Freitas, neveux de la Première dame, Cilia Flores, et condamnés en 2017 à 18 ans de prison à New York pour trafic de drogue.
«Il est apparu particulièrement clair au cours des négociations que (la libération) des deux Vénézuéliens – parfois surnommés les ‘neveux narcos’ en raison de leur filiation avec l’épouse de Nicolas Maduro – était essentielle pour garantir la libération de ces américains», a déclaré un haut responsable gouvernemental américain à la presse. «Le président (Joe Biden) a pris une décision difficile, une décision douloureuse d’offrir quelque chose que les Vénézuéliens recherchaient activement», a-t-il ajouté.
Caracas a confirmé également la libération «pour des raisons humanitaires» d’un groupe d’états-uniens. Les cinq premiers détenus cités par le président des Etats-Unis d’Amérique sont d’anciens cadres de la compagnie pétrolière Citgo – quatre états-uniens nés au Venezuela et un Vénézuélien résident permanent aux Etats-Unis – accusés de corruption et condamnés de huit à 13 ans de prison. Un sixième de Citgo, Gustavo Cardenas, qui était vice-président chargé des relations stratégiques de cette filiale états-unienne de la compagnie pétrolière publique du Venezuela PDVSA, avait été libéré en mars. Depuis leur arrestation en 2017, ils vivaient au gré des fluctuations des relations entre Caracas et Washington.
Cette affaire a contribué à tendre davantage les relations entre le Venezuela et les Etats-Unis d’Amérique, qui ont demandé à plusieurs reprises la libération des accusés. L’ONG Foro Penal, spécialiste des droits de l’homme et de l’univers carcéral, classe les «Citgo 6» parmi les 251 «prisonniers politiques» au Venezuela. L’échange annoncé samedi s’inscrit dans un contexte de réchauffement des relations entre Caracas et Washington.
Les Etats-Unis, qui ne reconnaissent pas la réélection en 2018 du président Maduro ont tenté de l’évincer du pouvoir en infligeant au Venezuela une série de sanctions imposant notamment un embargo sur les importations états-uniennes de pétrole vénézuélien. Avant cette rupture en 2019, les Etats-Unis étaient le principal acheteur du brut vénézuélien et fournissaient au Venezuela plus de 90% de ses revenus.
En mars, outre Gustavo Cardenas, un autre états-unien détenu au Venezuela, avait également été libéré après la visite surprise d’émissaires des Etats-Unis d’Amérique de haut-niveau à Caracas.
L’invasion de l’Ukraine et les sanctions contre la Russie ont fait monter la tension autour des prix du pétrole, tandis que le Venezuela demeure un producteur majeur, mais aussi un allié de Moscou. Selon plusieurs analystes, Washington pourrait ainsi être tenté d’adoucir les sanctions contre Caracas, afin d’atténuer les besoins en pétrole russe.
