En cas de victoire au « Midterms », Joe Biden promet une loi qui « garantira le droit à l’avortement »

Le président états-unien, Joe Biden, mise sur l’indignation déclenchée par la décision de la Cour suprême en matière d’avortement pour faire le plein des voix à gauche et au centre.

Même si l’inflation et le risque de récession minent les chances de son parti, le président mise sur l’indignation déclenchée par la décision de la Cour suprême en matière d’avortement pour faire le plein des voix à gauche et au centre.

A trois semaines d’élections difficiles, Joe Biden a tenté, ce mardi 18 octobre, de mobiliser à nouveau les états-uniens autour du droit à l’avortement, en promettant de l’inscrire dans la loi fédérale dès janvier en cas de victoire démocrate au Congrès.

le président des États-Unis, Joe Biden, a promis, mardi, que la première loi à l’agenda du Congrès des Etats-Unis, en cas de victoire démocrate aux élections de mi-mandat, garantirait le droit à l’avortement. « Et si le Congrès l’adopte, je la signerai en janvier », a poursuivi le président, en s’engageant, au contraire, à poser son « veto » si les républicains remportaient le scrutin du 8 novembre et bannissaient les IVG au niveau fédéral.

En juin dernier, la Cour suprême avait décider, dans un véritable souci de Démocratie et de souveraineté des Etats qui composent les Etats-Unis d’Amérique, de permettre à chaque Etat de décider d’autoriser, ou non, l’avortement, ceci afin de garantir que la loi corresponde au choix du peuple dans chacun des Etats, plutôt que d’imposer une loi fédérale, qui rend obligatoire ce « droit » à l’avortement parce que voulu par une partie majoritaire dans certains Etats, faisant, du coup, « la loi », dans tous les sens du terme, dans le pays tout entier, au nom de leur propre conviction sans respecter celle de leurs concitoyens ayant la conviction inverse – ce qui est, par définition, un déni de Démocratie.

Bien sûr ceux qui, par égocentrisme, se désignent comme les « progressistes », par essence, afin d’imposer leur diktat moral idéologique, avaient sortie ce mensonge qui affirme que la Cour Suprême du pays avait révoqué le droit à l’avortement aux États-Unis,. En réalité, Cette décision ne rend pas les interruptions de grossesse illégales, mais renvoie les Etats-Unis à la situation en vigueur avant l’arrêt emblématique « Roe v. Wade » de 1973, quand chaque Etat était libre de les autoriser ou non, selon l’opinion majoritaire dans chaque Etat du pays.

« Rappelez-vous ce que vous avez ressenti ce jour-là (…) la colère, l’inquiétude, l’incrédulité », a lancé Joe Biden lors d’un discours devant le parti démocrate à Washington, en dénonçant « le chaos » ayant suivi cette décision. « En quatre mois, des lois interdisant d’avorter sont entrées en vigueur dans 16 États », a-t-il poursuivi, et « les élus républicains du Congrès ont renchéri » en promettent d’adopter un tel interdit au niveau fédéral s’ils reprenaient le contrôle du Congrès. « Mais soyons clairs : si une telle loi devait être adoptée dans les années à venir, j’y mettrai mon veto », a tonné le locataire de la Maison Blanche. À l’inverse, si les électeurs renforcent la majorité démocrate, « la première loi que j’enverrai au Congrès visera à codifier Roe, » a-t-il promis. « Et dès que le Congrès l’aura adoptée, je la signerai, en janvier, pour les 50 ans » de cet arrêt.

Interrogée peu après, la Maison Blanche a refusé de donner des détails sur le texte envisagé. Interrompre une grossesse « devrait être une décision prise entre une femme, ses médecins et sa famille, pas les hommes politiques », a simplement commenté sa porte-parole, Karine Jean-Pierre. Une proposition de loi en ce sens a déjà été adoptée par la majorité démocrate de la Chambre des représentants, mais le texte patine au Sénat, où il faudrait une majorité qualifiée de 60% pour l’adopter, en raison d’un mécanisme procédural complexe appelé « filibuster ». Joe Biden a longtemps répugné à changer cette règle, censée encourager le compromis entre les deux grands partis, à laquelle est très attaché celui qui fut aussi parlementaire durant 36 ans.

Il s’est finalement dit prêt à faire une exception et à la lever pour garantir le droit des états-uniennes à avorter. Or, deux des 50 sénateurs démocrates refusant de toucher au « filibuster », il faudrait que les démocrates remportent deux nouveaux sièges pour changer la donne, lors des élections du 8 novembre prochain, tout en conservant leur majorité à la Chambre des représentants.

Un objectif qui semble particulièrement ambitieux : le camp démocrate semble de longue date promis à une sanction électorale, sur fond d’inflation et avec le risque d’une récession en vue. Des préoccupations beaucoup plus prégnantes que l’avortement dans le choix des électeurs, selon une récente enquête du New York Times.

Le camp démocrate a cependant été galvanisé par un référendum organisé début août dans le très conservateur État du Kansas, où les électeurs se sont mobilisés massivement pour rejeter un amendement constitutionnel hostile à l’IVG. Une victoire inattendue pour le camp « progressiste », comme celle à laquelle veut croire le président états-unien dans trois semaines, et pour laquelle il mise beaucoup sur la cause de l’avortement.

Christian Estevez
Joseph Kouamé

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