La centrale nucléaire de Zaporijjia, une zone stratégique dans le Sud de Ukraine, est occupée par l’armée russe depuis le mois de mars. Nommé directeur du site par Moscou, l’Ukrainien Iouriï Tchernitchouk est plus que critiqué par le pouvoir ukrainien pour avoir accepté ce poste.
Le nouveau directeur ukrainien de la centrale de Zaporijjia (Sud), nommé mercredi 30 novembre par la Russie qui s’est approprié le site en mars, est accusé d’être un « traître » par l’Ukraine. L’opérateur nucléaire ukrainien Energoatom lui reproche d’avoir accepté de collaborer avec Moscou.
Mercredi 30 novembre, Iouriï Tchernitchouk, un ingénieur ukrainien qui travaillait déjà dans la centrale, avait annoncé dans un communiqué « accepter » la proposition russe de diriger ce site nucléaire.
« Iouriï Tchernitchouk, (jusque-là) ingénieur en chef adjoint de la centrale, qui a exercé ses fonctions pendant la guerre, a trahi l’Ukraine et est passé du côté de l’ennemi », a affirmé, jeudi, le chef d’Energoatom Petro Kotine dans un communiqué, sa première réaction sur le sujet. « Au lieu de tout mettre en œuvre pour libérer la centrale au plus vite, il a décidé d’aider les occupants russes à légaliser leur appropriation criminelle (du site) et incite désormais d’autres employés à le faire », a-t-il ajouté.
Energoatom a assuré avoir « renvoyé » Louriï Tchernitchouk de ses fonctions, bien que cette décision n’ait pas d’impact dans les faits, le site étant sous contrôle des forces russes. Pour Petro Kotine, « il répondra tôt ou tard de tous (ses actes) devant la loi et devant les gens ».
Petro Kotine a déclaré : « Tenez bon sans vendre votre âme au diable, sans signer de misérables « contrats » avec la Russie », a-t-il demandé au personnel de la centrale, affirmant que les employés ukrainiens subissaient une pression, un chantage, de la part des russes, pour signer lesdits contrats.
La veille, un porte-parole de l’agence russe Rosenergoatom, qui gère de facto le site depuis le début de son occupation, avait affirmé que « toute l’équipe de direction, y compris le chef mécanicien, ses adjoints et tous les (titulaires des) postes-clés » avaient signé de gré de nouveaux contrats. « C’est un mensonge cynique », a réagi jeudi Petro Kotine.
Joseph Kouamé