Dmitri Medvedev a lancé une pique, sur les réseaux, au Royaume-Uni, en profitant de ses félicitations à l’Argentine pour sa victoire en finale de la coupe du monde 2022, au Qatar.
L’ancien président russe a décidé d’envoyer un message diplomatique au Royaume-Uni après la victoire de l’Argentine en finale de la Coupe du monde.
L’actuel vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, a félicité, lundi 19 décembre, sur Twitter l’équipe d’Argentine pour sa victoire contre la France en finale de Coupe du Monde, et en a profité au passage pour demander au Royaume-Uni de «rendre» les îles Malouines à l’Argentine.
Cette déclaration n’est pas dénuée de sens pour l’ancien président russe, qui, il n’y a pas si longtemps en Occident, était encore considéré comme un leader politique plus modéré que Vladimir Putin, mais qui a multiplié les déclarations belliqueuses contre les États-Unis et les pays européens depuis le début. de l »intrusion en Ukraine, en février dernier. Dmitri Medvedev a déclaré avant les demi-finales qu’il souhaitait voir la finale Argentine-Maroc, car dans un tel scénario, aucun pays ne serait considéré comme « hostile » par la Russie en finale. En mars 2022, le Kremlin a en fait classé tous les pays qui ont imposé des sanctions contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine comme des États « inamicaux ».
Les îles Malouines, situées dans le Sud-Ouest de l’Atlantique, font l’objet d’un conflit territorial entre l’Argentine et le Royaume-Uni depuis 200 ans. En avril 1982, l’Argentine avait tenté d’en reprendre militairement le contrôle, ce qui avait provoqué une guerre de près de trois mois entre l’Argentine et le Royaume-Uni. Les Argentins, à peine armés, avaient finalement perdu la guerre, perdant 649 soldats tandis que les Britanniques, dirigés par Margaret Thatcher, en avaient perdu 255.
Selon l’agence de presse russe TASS, Dmitri Medvedev a fait cette déclaration pour critiquer le premier ministre britannique, Rishi Sunak, qui demande régulièrement à la Russie de retirer ses troupes d’Ukraine, seule manière pour le premier ministre britannique d’arriver à un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine. Outre son tweet, l’ancien président russe aurait dénoncé «des mensonges, la duplicité et le cynisme extrême» des dirigeants britanniques. «Ils feraient mieux de se retirer des îles Malouines et de les rendre aux Argentins. Les Malouines ne sont pas britanniques, mais argentines !».
Cette pique de Dimitri Medvedev est à double message puisqu’un référendum sur le statut britannique des îles Malouines a eu lieu les 10 et 11 mars 2013, par la Grande-Bretagne, sans observateurs d’instances internationales pour s’assurer du respect de la bonne tenue démocratique de l’élection, et qui, à la question « Conservation du statut de territoire d’outre-mer du Royaume-Uni », le résultat du vote avait été « Oui » à 99%, le « Non » ne récoltant que 0,20% des suffrages. Ce qui avait suffit à la totalité de l’Occident pour reconnaitre la validité de ce référendum, alors que, concernant les référendums de l’intégrations des quatre oblats à majorité russophones de l’Est de l’Ukraine, ainsi que de la Crimée en 2014, ce même Occident refuse d’en reconnaître la légitimé, invoquant : des référendums réalisés en l’absence d’observateurs internationaux, un pourcentage de « Oui » beaucoup trop élevé pour être vrai (alors que, dans les résultats officiels, ont été reconnus un « Non » à 12,05% pour l’oblast de Kherson et à 6,89% pour celui de Zaporijia). Mettant en lumière l’éternel « deux poids, deux mesures » de l’Occident, selon que ce soit selon ses actes et intérêts ou pas.
Il faut rappeler que, en 2014, lors de l’annexion de la Crimée, la Russie avait également invoqué le cas de Mayotte, département d’outre-mer français revendiqué par les Comores.
Joseph Kouamé & Christian Estevez