Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a menacé d’ouvrir des enquêtes concernant les subventions chinoises envers les industries européennes, lors d’un discours prononcé en marge du Forum économique mondial de Davos en Suisse, ce mardi 17 janvier. Elle dénonce des «tentatives agressives». (Avec AFP).
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est exprimée mardi 17 janvier 2023 depuis Davos, en Suisse, pour la première journée de débats organisés par le Forum économique mondial. La présidente a menacé d’ouvrir des enquêtes si les marchés publics de l’UE ou d’autres marchés étaient faussés par les subventions chinoises envers les industriels européens.
Ursula Von Der Leyen, qui continue de refuser à présenter le contenu de ses textos échangés avec le patron de l’entreprise états-unienne Pfizer ayant abouti à l’achat, de son unique initiative, de 1,8 milliards de doses, et ce, 5€ plus cher que le prix normal, s’est permise de déclarer : «Lorsque le commerce n’est pas équitable, nos réactions doivent être plus vigoureuses», a-t-elle expliqué en prévenant : «nous n’hésiterons pas à ouvrir des enquêtes si nous estimons que nos marchés (…) sont faussés par de telles subventions». En effet, Ursula von der Leyen dénonce ici les «tentatives agressives» de Pékin, voulant attirer les capacités industrielles de l’Europe à travers des subventions, notamment portées sur les énergies propres, «vers la Chine et ailleurs» (ce qui ne lui pose aucun problème lorsque cela se passe au profit des Etats-Unis d’Amérique).
Ainsi, la Chine «encourage ouvertement les entreprises grandes consommatrices d’énergie situées en Europe et ailleurs à délocaliser tout ou partie de leur production sur son territoire, ce qu’elles font avec la promesse d’une énergie bon marché, de faibles coûts de main-d’œuvre et d’un environnement réglementaire plus accommodant», a déclaré Ursula von der Leyen. Parallèlement à ces promesses, la Chine subventionne également son industrie et limite l’accès au marché des entreprises européennes, selon la présidente. Cependant, Ursula Von Der Leyen estime que « nous avons encore besoin de travailler et de commercer avec la Chine, notamment pour réussir cette transition » vers une industrie plus propre et plus respectueuse de l’environnement.
Si la première « cible » était Pékin, alors Ursula von der Leyen a, également réitéré les « inquiétudes » soulevées en Europe par le grand plan d’investissement climatique du président américain Joe Biden (le Reducing Act (l’Acte de réduction de l’inflation, IRA). Cette dernière offre un soutien particulier aux entreprises constituées aux États-Unis, y compris celles du reste du monde, notamment dans le secteur populaire des véhicules électriques ou des énergies renouvelables et qui, en plus, profite, d’une énergie (gaz et pétrole) à très bas prix, rendu possible par l’achat que fait les Etats-Unis d’Amérique, toujours à l’heure actuelle, du gaz et du pétrole russe, à très bas coût, réservé à la consommation du pays, tandis que la production nationale de ces mêmes énergies est vendue à un prix quatre fois plus cher aux européens, dont les Etats-Unis ont obligé de stopper ses achats à la Russie, sous peine de se voir infligé des sanctions, particulièrement économiques, pour non respects des sanctions décidées unilatéralement par les Etats-Unis d’Amérique.
Depuis, l’Europe tente de « trouver une solution », comme permettre aux entreprises européennes ou aux voitures électriques fabriquées dans l’UE de bénéficier de l’IRA. « Notre objectif est d’éviter toute perturbation du commerce et des investissements transatlantiques », a déclaré Ursula von der Leyen.
Didier Maréchal et Christian Estevez