De nombreuses organisations de la société civile telles que Filimbi et Lucha ont appelé à manifester, mercredi dernier, à Goma, une grande ville du Nord-Kivu.

À l’appel de divers mouvements citoyens, plusieurs dizaines de personnes ont protesté ce mercredi contre la présence de la force Est-africaine déployée depuis novembre dans la région pour lutter contre les mouvements armés. L’objectif est de dénoncer « l’inefficacité », « l’inaction » des troupes de réserve Est-africaines, voire les « mensonges » entourant leur présence.

Depuis le début de l’année, plusieurs contingents de force régionales de l’EAC ont été déployées à Goma dans le but de renforcer l’armée congolaise dans la lutte contre les rebelles du M23. Plusieurs milliers de soldats kényans et burundais sont arrivés en renfort et 750 sud-soudanais étaient également attendus.

Pendant les manifestations, la police a dispersé la foule avec des grenades lacrymogènes. Les forces de sécurité ont décrété que la marche était interdite. Des journalistes ont été menacés, certains même blessés, d’autres arrêtés avec les manifestants, avant d’être relâchés après plusieurs heures de garde à vue.

Dans le même temps, le ministère congolais des Affaires étrangères a tapé sur la table contre le M23, principal groupe aux prises avec l’armée. Kinshasa accuse le mouvement rebelle, et le Rwanda, accusé de le soutenir, d’avoir violé les accords signés. Selon les autorités, M23 et Kigali ont « saboté les résolutions », « réalisé des manœuvres dilatoires », des « simulacres de retraits » de plusieurs localités.

La République Démocratique du Congo demande ainsi à l’ONU, l’Union africaine, la Communauté Est-africaine et tous les partenaires, de sanctionner les Rwandais et les leaders du M23.

Joseph Kouamé