Un violent séisme de magnitude 7,8, a frappé le Sud-Est de la Turquie et le Nord de la Syrie à l’aube, ce lundi 6 février, provoquant des destructions importantes et un lourd bilan humain.
L’épicentre se situe du côté turc de la frontière, à quelques dizaines de kilomètres de la grande ville de Gaziantep et 80 km de la frontière syrienne. En Turquie, au moins 912 personnes ont perdu la vie, plus de 5 000 ont été blessées, et plus de 2 800 bâtiments se sont effondrés. Dans le nord de la Syrie, au moins 783 personnes ont été tuées et plus de 2 000 blessées, selon les décomptes cumulés de l’agence officielle syrienne et des secouristes en zone rebelle.
Une autre forte secousse en fin de matinée.
Un nouveau séisme de magnitude 7,5 a frappé le Sud-Est de la Turquie, à 11h24. Son épicentre est situé près de la ville turque d’Ekinozu, à une centaine de kilomètres au nord du premier. Il ne s’agit pas d’une « vraie réplique » de la secousse de la nuit, mais d’un véritable « second tremblement de terre qui aura sa propre séquence de répliques » dont la magnitude pourrait atteindre 6, a expliqué, sur franceinfo, Christophe Voisin, sismologue au CNRS. On ignore si cette autre secousse a fait de nouvelles victimes.
Une aide mondiale
« La France se tient prête à apporter une aide d’urgence aux populations sur place », a annoncé Emmanuel Macron, évoquant des « images terribles ». Lundi soir, 139 secouristes de la Sécurité civile s’envoleront pour la Turquie, a détaillé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Sept autres pays de l’Union européenne vont envoyer des sauveteurs. De nombreux autres pays ont proposé leur assistance, dont l’Ukraine et la Russie.
Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a promis, ce lundi, de « mettre à disposition (…) toutes ses forces » pour venir en aide à la Turquie voisine. « Il nous faut mettre à disposition de la Turquie toutes nos forces en fonction de ce qu’elle pourra nous demander de plus », a affirmé le chef de gouvernement alors que la Grèce, qui entretient des relations orageuses avec son voisin et rival régional, a déjà annoncé l’envoi d’un avion de l’armée de l’air grecque avec une vingtaine de pompiers et de l’aide humanitaire.
L’Inde a annoncé l’envoi immédiat d’équipes de sauvetage et des équipes médicales ainsi que du matériel de secours en Turquie. « Il a été décidé que des équipes de recherche et de sauvetage de la NDRF (Force nationale d’intervention en cas de catastrophe) et des équipes médicales ainsi que du matériel de secours seraient envoyés immédiatement en coordination » avec la Turquie, a déclaré le ministère indien des Affaires étrangères.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré, ce lundi, que 45 pays avaient offert leur aide après le séisme et ses répliques de la nuit dernière. Israël est l’un des pays qui a proposé son aide. Des équipes sont en préparation et vont être envoyés sur les zones touchées dans le courant de la journée.
Plusieurs immeubles se sont effondrés
Des bâtiments ont été détruits dans de nombreuses villes du Sud-Est de la Turquie, selon les images diffusées par les médias turcs, laissant redouter un bilan beaucoup plus lourd. Les secouristes turcs et la défense civile, ainsi que les pompiers syriens, étaient à l’œuvre lundi matin pour tenter d’extraire d’éventuelles victimes des décombres, selon les médias locaux.
L’épicentre proche de la Syrie
L’épicentre se situe dans le district de Pazarcik, dans le Sud-Est de la Turquie, à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne. Selon l’institut sismologique états-unienne USGS, le tremblement de terre a eu lieu à 2h17 ce matin (4h17 heure locale) à une profondeur d’environ 17,9 km. Les secousses, ressenties dans tout le Sud-Est du pays, ont également été perçues au Liban et à Chypre, selon des correspondants de l’AFP. Cinquante répliques ont été enregistrées en Turquie, selon l’agence gouvernementale de gestion des catastrophes.
Joseph Kouamé