Le pouvoir moldave est sous pressions depuis l’intrusion russe en Ukraine. Cela a conduit sa première ministre, Natalia Gravilita, à démissionner ce vendredi 10 février. (avec Ouest France ).
L’afflux de réfugiés, la crise énergétique, la peur de l’invasion… Epuisée par « trop de crises », la Première ministre de la Moldavie – pays frontalier de l’Ukraine – Natalia Gravilita a démissionné ce vendredi 10 février. Elle sera bientôt remplacée par un autre pro européen, Dorin Recean.
L’économiste Natalia Gravilita, 45 ans, n’aurait pas imaginé faire face à autant de crises lorsqu’elle a été nommée à la tête du gouvernement moldave à l’été 2021. Cette pro-européenne, militante anti-corruption, s’est retrouvée aux premières loges de l’intrusion russe chez son voisin ukrainien, il y a un an.
En quelques semaines, ce petit pays de 2,6 millions d’habitants a accueilli 250 000 réfugiés. Dépendante à 100% du gaz russe avant-guerre et connaissant fréquemment des coupures d’électricité dues aux frappes russes sur les installations ukrainiennes, elle a également subi de plein fouet la crise énergétique qui a fait flamber l’inflation (+34%).
Mais c’est la crainte d’une invasion russe qui a tenu Chisinau sous tension pendant un an. Une partie de son territoire, la Transnistrie (500.000 habitants) qui est aux mains des séparatistes russophones depuis 1991 : près de 12.000 soldats déployés par le Kremlin sont stationnés dans cette enclave pro-russe, jamais reconnue internationalement depuis la sécession.
Dès le début de l’intrusion russe en Ukraine, en février 2022, Chisinau avait déclaré l’état d’urgence sur tout le territoire moldave et fermé son espace aérien.
Nommé dès ce vendredi après-midi par la Présidente, le nouveau Premier ministre Dorin Recean, 48 ans, devrait être confirmée rapidement par le Parlement. Cet entrepreneur dans la fintech, ex-ministre de l’Intérieur, était le conseiller défense de Maia Sandu depuis le début de l’entrée de la Russie en Ukraine.
Joseph Kouamé