Des responsables turques accusent les États-Unis d’Amérique d’être à l’origine du tremblement de terre du 6 février!

Selon un ancien sénateur français, le maire d’Istanbul tiendrait les états-uniens pour responsables des tremblements de terre qui ont frappé la Turquie et la Syrie. (avec TF1).

En fait, c’est l’ex-édile d’Ankara qui a suggéré que Washington a agit à travers son programme scientifique Haarp.Une, vieille théorie du complot anti états-unien.

Les bilans du séisme et des répliques qui ont touché la Turquie et la Syrie ne cessent d’être réévalués, si bien que l’on redoute désormais le passage du cap des 40.000 morts. Les experts ont souligné que l’épicentre se situait dans une zone géologiquement active, proche d’un point de jonction entre plusieurs plaques tectoniques.

Malgré la fréquence des tremblements de terre dans la région, la thèse de séismes déclenchés artificiellement s’est répandue sans tarder, quelques jours à peine après la catastrophe. L’ancien sénateur Yves Pozzo di Borgo assure que « le maire d’Istanbul accuse le système américain HAARP d’avoir provoqué » les secousses destructrices. S’il s’agit en réalité de l’ancien maire d’Ankara, il donne de l’écho à une théorie conspirationniste déjà ancienne, à laquelle souscrit depuis longtemps l’ancien édile d’Ankara, İbrahim Melih Gökçek. En 2020, après le tremblement de terre d’Izmir, l’ancien conseiller municipal a de nouveau mentionné HAARP et a suggéré l’implication de Washington.

HAARP a fait l’objet de nombreuses spéculations pendant de nombreuses années. Développé au début des années 1990, ce programme vise à faire progresser la compréhension des caractéristiques et du comportement de la haute atmosphère, l’ionosphère. Cela comprend, entre autres, le perfectionnement du contrôle des systèmes de communication et de surveillance, à l’aide de plusieurs dizaines d’antennes à haute fréquence situées en Alaska. L’armée des Etats-Unis d’Amérique, en charge, jusqu’en 2014, a depuis confié la gestion du site à l’université d’Alaska-Fairbanks. Il n’y a actuellement aucune troupe de militaires affectée à ce site.

L’ONG Nordic Monitor souligne que « HAARP est devenu un objet récurrent des théories du complot en Turquie grâce aux efforts » de l’ex-élu, « membre du parti au pouvoir ». Celui-ci explique ainsi à intervalles réguliers « que les États-Unis provoquent des tremblements de terre artificiels en Turquie en utilisant des technologies de guerre ».

Sollicité par l’AFP, un chercheur états-unien rétorque que « les ondes radio peuvent perturber artificiellement la haute atmosphère », mais que ce phénomène est « comparable aux perturbations causées par le Soleil ». Il ajoute n’avoir « connaissance d’aucune preuve scientifique qu’une onde artificielle puisse provoquer des perturbations plus importantes et avoir un impact sur des conditions sismiques locales ». Comme lui, d’autres experts joints par Reuters ont souligné que les travaux et technologies mis en place dans le cadre du programme ne sont en aucune manière susceptible d’entraîner des séismes.

Selon ces scientifiques, les ondes radios générées pénètrent tout au plus 1 centimètre dans le sol. Bien moins en profondeur que l’épicentre du séisme qui a touché Syrie et Turquie, enregistré à près de 18 kilomètres sous la surface. Si des messages aux accents conspirationnistes évoquent par ailleurs des bases secrètes souterraines états-uniennes, ces théories ne reposent sur aucun élément de preuve tangible. Elles contribuent surtout à alimenter une propagande anti Etats-Unis d’Amérique très vivace en ligne.

Lorsque l’on se plonge dans les archives, on constate que le programme HAARP est en réalité instrumentalisé depuis de longues années par les mouvements complotistes. Il a notamment été accusé de modifier le climat par le biais d’envoi de millions de watts dans l’atmosphère. Des accusations là aussi infondées.

Guillaume Roz

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