Le français n’est plus la langue officielle du Mali!

Le Mali prend une décision radicale, la langue française est reléguée au second plan dans le pays. Le français n’est plus la langue 0fficielle de cet État du sahel.

La fracture croissante entre la France et le Mali se reflète dans le statut du français comme langue nationale.

En effet, après la remise du projet final pour la constitution au président Assimi Goïta ce 27 février, certains articles ont retenu l’attention. C’est notamment le cas du passage concernant les langues reconnues par le pays. Ainsi, aux termes de la nouvelle constitution, le français n’est plus la langue officielle du Mali. Elle est reléguée au simple rang de langue de travail, qui pourrait changer, si le pays le souhaite, et être remplacée par une autre. À la place de cette dernière, les langues nationales sont érigées au rang de langues officielles. Pour beaucoup, il s’agit d’un coup dur pour la France, alors que cette décision fut prise à quelques jours de la tournée d’Emmanuel Macron en Afrique.

« Depuis la première constitution, il a été dit que dès que les langues seront équipées, outillées et instrumentalisées, le pays les utilisera comme langues officielles. Cela a été prévu depuis longtemps, mais cela n’a pas été fait dans la précipitation. », explique Mahamadou Kounta , professeur de linguistique en bamanankan.

Mais le Mali c’est 13 langues reconnues comme nationales, et 70 locales. L’unanimité autour de l’une d’entre elles parait difficile.

La majorité des Maliens privilégient à ce que les langues nationales aient une plus grande place dans la sphère publique. Cela ne signifie pas nécessairement que le français, langue officielle d’expression depuis 1960, doit être banni. », affirme Amadou Salifou Guindo, professeur assistant en sciences du langage, spécialiste en sociolinguistique et politique linguistique.

Le Mali a tenté de faire des langues locales la principale langue d’enseignement dans les écoles sous le régime de feu Moussa Traoré. Mais l’initiative n’a pas duré longtemps.

Néanmoins, le fait que la langue colonisatrice ne soit pas la langue officielle d’un pays est tout ce qu’il y a de plus logique et même normal quand il s’agit de faire que le pays soit souverain. Le principal problème, pour les pays africains, étant l’extrême sensibilité du sentiment à l’appartenance à une ethnie avant l’appartenance à une nation une des sources des principaux conflits – et donc souffrances – que connait l’Afrique.

Joseph Kouamé & Christian Estevez

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