Six drones ukrainiens s’écrasent sur le territoire russe, dont un à 75 kilomètres de Moscou

Mardi 28 février, l’Ukraine a fait tomber, sur des cibles situées en territoire russe, une pluie de de drones kamikazes, dont l’un d’eux s’est abattu à moins d’une centaine de kilomètres, seulement, de Moscou. (avec RFI).

Pas moins de six drones, vraisemblablement ukrainiens, se sont écrasés dans la nuit du lundi au mardi 28 février sur le sol russe. Bien que certains se soient écrasés sans causer de dommages, il s’agissait d’une intrusion d’une ampleur sans précédent dans l’espace aérien russe et aurait pu être coordonnée par l’Ukraine. Ces appareils visaient des infrastructures civiles, selon les autorités.

Un drone est ainsi tombé à seulement 75 kilomètres de Moscou, près d’une station du géant gazier Gazprom et non loin d’un site militaire. Le drone a été confirmé comme « étranger » par les autorités russes, et n’a pas explosé à l’impact. Par conséquent, cela pourrait être un effort concerté, car au même moment, plusieurs drones d’attaque se sont écrasés dans le Sud de la Russie, à proximité de divers endroits stratégiques.

La zone de Belgorod, fréquemment ciblée, a de nouveau été la cible de trois drones. Un dépôt de carburant dans la région de Krasnodar a également été attaqué, à 70 kilomètres d’une des résidences de Vladimir Putin.

Plus inquiétant encore, l’espace aérien de 200 kilomètres autour de Saint-Pétersbourg a été fermé pendant plusieurs heures mardi matin. Selon divers témoignages, un objet volant non identifié a été aperçu dans la zone de la deuxième ville de Russie, à plus de 1 000 km de Kiev. A noter que certains de ces drones ne contenaient pas d’explosifs. Cela a conduit de nombreux experts militaires à croire qu’il s’agissait également de vols de reconnaissance du commandement ukrainien, ou pour tester les capacités de défense aérienne de la Russie.

Les drones ukrainiens sont en tout cas capables de voler de plus en plus loin sur le territoire russe. Pour le média indépendant Meduza, cette incursion à répétition pourrait marquer le début d’une nouvelle phase de la guerre.

Rappelons que, depuis 2005, la Russie s’oppose à l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN car cela aurait, entre autres, pour conséquence l’installation de bases militaires avec positionnement de missiles (y compris nucléaires) de l’armée états-unienne, les plaçant à moins de 6 minutes de vol de Moscou (ce qui est trop peu pour permettre une action défensive anti-missile pour la Russie), et mettrait donc la Russie en réel état de danger pour sa sécurité. Cette salve de drones venant d’Ukraine démontre que les inquiétudes de la Russie sont justifiées et confirment que, pour permettre la sécurité du pays – et donc éviter une guerre mondiale -, il est impératif que l’Ukraine soit totalement démilitarisée, qu’elle soit un pays non aligné – donc, n’entrant pas dans l’OTAN.

Didier Maréchal & Christian Estevez

Laisser un commentaire