Le président russe répond à la vice-ministre britannique de la Défense, Annabel Goldie, qui a dit que le Royaume-Uni comptait fournir à l’Ukraine des obus « contenant de l’uranium appauvri ». (Avec AFP).
Le président russe, Vladimir Putin, a prévenu, ce mardi 22 mars, de « réplique » si Londres fournit à l’Ukraine des munitions contenant de l’uranium appauvri, en réaction à des déclarations en ce sens d’une responsable britannique.
« Aujourd’hui, on a appris que le Royaume-Uni (…) avait annoncé non seulement la livraison de chars à l’Ukraine, mais également d’obus contenant de l’uranium appauvri (…) Si cela se produit, la Russie sera contrainte de répliquer », a déclaré M. Putin. « Il semble que l’Occident ait vraiment décidé de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien, non pas en paroles mais en actes », a poursuivi le président russe. « L’Occident collectif commence à utiliser des armes à composante nucléaire », a-t-il ajouté.
Pour le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, « la Russie a de quoi répondre ». « Nous allons voir ce qu’ils comptent utiliser », a-t-il averti. « Un pas de plus a été franchi » dans l’escalade, a-t-il ajouté.
La vice-ministre britannique de la Défense, Annabel Goldie, a dit, en réponse à une question écrite posée par une parlementaire britannique, que le Royaume-Uni comptait fournir à l’Ukraine des obus « contenant de l’uranium appauvri ». « Ces munitions sont très efficaces pour détruire les chars et les véhicules blindés modernes », a-t-elle souligné dans sa réponse écrite, expliquant que ces obus étaient destinés à être utilisés avec les chars Challenger que compte également livrer Londres.
Les obus à uranium appauvri sont des munitions destinées à percer les blindages, dont l’utilisation est critiquée pour les risques qu’ils comporteraient pour la santé des militaires les utilisant et des populations vivant dans les zones visées. Les munitions à l’uranium appauvri avaient été citées comme l’une des causes possibles du « syndrome du Golfe », les problèmes de santé des anciens combattants de la guerre du Golfe en 1991, mais cela n’a pas été scientifiquement prouvé.
Quoi qu’il en soit, ces obus à uranium appauvri sont également appelés « bombes sales », dont l’Ukraine, il y a quelques mois, accusait la Russie de son utilisation sur le terrain et que l’Occident s’indignait que leur utilisation par la Russie soit effective (ce qui ne fut nullement le cas, mais juste une des innombrables déclarations de propagande otano-kievienne). Lors de cette annonce de la part de Zelensky, l’Occident avait même indiqué qu’une telle utilisation de la part de la Russie, de munitions à uranium appauvri relevait du « crime de guerre » et « crime contre l’Humanité ». Mais, comme toujours, ce qui est interdit pour les opposants de la dictature occidentale est considérée comme légitime par ce colonialisme moderne.
Didier Maréchal & Christian Estevez