La Russie a annoncé, ce lundi 21 mars, l’ouverture d’une enquête pénale contre le procureur et trois juges de la Cour pénale internationale (CPI), quelques jours après l’émission par la CPI d’un mandat d’arrêt visant le président Vladimir Putin pour « crime de guerre » en Ukraine. (avec AFP).
Vendredi dernier, la CPI a émis un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Putin et la commissaire russe aux droits des enfants, Maria Lvova-Belova, pour le crime de guerre de « déportation illégale » d’enfants ukrainiens.
Ces magistrats, dont le procureur de la CPI Karim Khan, « ont rendu des décisions illégales « visant à) arrêter le président de la Fédération de Russie et la commissaire aux droits des enfants », a indiqué le Comité d’enquête russe dans un communiqué. « Une enquête pénale a été ouverte », est-il précisé.
Karim Khan, le procureur de la CPI, est ainsi visé aux motifs d’avoir «engagé des poursuites pénales à l’encontre d’une personne notoirement innocente, combinée à l’accusation illégale d’avoir commis un crime grave ou particulièrement grave », ainsi que de « préparer une attaque envers un représentant d’un État étranger ».
Vladimir Putin est accusé par la CPI, basée à La Haye aux Pays-Bas, de crime de guerre pour la « déportation » de milliers d’enfants ukrainiens dans le cadre du conflit entre Moscou et Kiev.
Si Volodymyr Zelensky a qualifié cette décision d’« historique » et Joe Biden de « justifiée », Moscou l’a brocardée comme étant « nulle et non avenue », car la Russie n’est pas membre de la CPI et elle ne reconnaît donc pas la compétence de ce tribunal, selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov – pas plus que n’en sont membres l’Ukraine et les Etats-Unis d’Amérique, ce dernier ayant même gelé les avoirs des membres du CPI pendant plusieurs années.
Selon le Comité d’enquête russe, « la poursuite pénale est évidemment illégale, puisqu’il n’y a pas de motif de responsabilité pénale ». Il a indiqué que Vladimir Putin, en tant que chef de l’État, « jouit de l’immunité absolue vis-à-vis de la juridiction des États étrangers ».
Didier Maréchal