Au nom d’un accord contractuel, le Mtropolitan Opéra de New York doit dédommager la soprano russe, Anna Netrebko pour l’avoir désengagée de plusieurs productions d’opéras du fait de sa nationalité.

La célébrissime soprano russo-autrichienne Anna Netrebko n’est plus en de bon terme avec le Metropolitan Opera de New York depuis le début de la guerre en Ukraine.

En effet au début de la guerre en Ukraine, la soprano Anna Netrebko a refusé de condamner l’intrusion russe en Ukraine. Elle n’a pas hésité à s’élever contre la guerre mais pas contre le président russe alors le Metropolitan Opera de New York a jugé problématique la proximité passée de la chanteuse avec le Kremlin et a annulé plusieurs concerts de ses représentations de « Don Carlo, La forza del Destino », de Guiseppe Verdi, cette saison, et d’un opéra dAndrea Chénier la saison prochaine. En retour, l’avocat d’Anna Netrebko a attaqué l’organisation pour entrave à la liberté de travail et a exigé 400 000 $ de dommages et intérêts.

Le panel d’arbitrage a finalement ordonné au « Met » de payer la moitié de ce montant, soit 200 000 dollars, à la soprano, en compensation de treize représentations, a rapporté le « New York Times » le 17 mars. Cela au nom d’un accord contractuel connu sous le nom de « pay or play ». « , qui oblige les organisations à payer les artistes même si elles décident plus tard de ne pas les embaucher. L’arbitre, Howard C. Edelman, a estimé qu’« il ne fait aucun doute qu’elle soutenait Putin, comme elle avait le droit de le faire », mais a ajouté que le fait de s’aligner sur Putin n’était «certainement pas une turpitude morale ou une action méritant, en soi, une procédure pour mauvais comportement. »

La soprano devra néanmoins payer une amende de 30.000 dollars à cause de déclarations « hautement inappropriées » après l’intrusion en Ukraine de l’armée russe. Elle avait notamment écrit, sur les réseaux sociaux, que ceux qui la critiquaient étaient « aussi maléfiques que les agresseurs aveugles ».

Tout cela n’a pas empêché le « Met » de déprogrammer, il y a peu, Yuri Eyvazov, le mari d’Anna Netrebko. Le ténor devait chanter le rôle de Mario Cavaradossi dans « Tosca » de Puccini (représentations prévues à partir du 30 mars). En cause, cette fois, les commentaires négatifs émis par le chanteur lyrique au cours de la polémique qui avait entouré le maquillage d’Anna Netrebko en Aida à Vérone, qualifié par certains de « black face ». Par ailleurs, Yuri Eyvazov se serait trouvé, pour quatre des six représentations, face à la soprano ukrainienne Liudmyla Monastyrska, et Peter Gelb, directeur de l’institution new-yorkaise, estime que la présence d’un artiste lié à Anna Netrebko pourrait apparaître comme « un manque de respect ». Le ténor sera dédommagé pour les représentations annulées.