Le Sénat états-unien a approuvé, ce mercredi 30 mars, une loi annulant l’autorisation donnée à l’exécutif de mener la guerre en Irak, 20 ans après l’invasion des Etats-Unis d’Amérique de ce pays, pour « chasser Saddam Hussein du pouvoir ». (Avec AFP).
« L’annulation (de ces lois) n’aura aucun impact sur nos troupes qui servent à l’étranger ni sur nos capacités à assurer la sécurité des Américains », a indiqué le chef de la majorité démocrate, Chuck Schumer.
Ce texte, qui prévoit de révoquer la loi dite d’autorisation de l’usage de la force militaire (AUMF) de 2002 ayant permis à George W. Bush d’envahir l’Irak, ainsi que l’AUMF de 1991 ayant autorisé son père, George H. W. Bush, à attaquer ce pays du Proche-Orient après l’invasion du Koweït par les forces de Saddam Hussein, a été approuvé par 66 voix contre 30.
« Les États-Unis, l’Irak et le monde entier ont bien changé depuis 2002, et il est temps que nos lois rattrapent leur retard sur ces changements », a déclaré le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer. « Ces AUMF ont dépassé leur validité. L’annulation (de ces lois) n’aura aucun impact sur nos troupes qui servent à l’étranger ni sur nos capacités à assurer la sécurité des Américains », a-t-il ajouté.
Le président Joe Biden a promis de promulguer la loi si elle lui est présentée, mais elle doit encore être approuvée par la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, ce qui n’est pas certain. Le chef républicain de la Chambre, Kevin McCarthy, interrogé récemment sur NBC quant à la probabilité qu’il soumette le texte au vote, est resté évasif. « Il faudra d’abord que je voie ce qu’il y a dedans », a-t-il dit.
L’AUMF de 2002 avait été utilisée pour justifier la poursuite des opérations états-uniennes en Irak après la fin de la guerre, comme les opérations de représailles contre les milices pro-iraniennes qui attaquent des bases où sont déployés des soldats états-uniens.
Elle a notamment été citée pour justifier l’assassinat par l’armée des Etats-Unis d’Amérique du général iranien, Qassem Soleimani, en 2020 à Bagdad, ordonné par Donald Trump.
Le texte voté mercredi n’annulerait pas, s’il était promulgué, l’AUMF concernant Afghanistan, datant de 2001, qui accorde des pouvoirs étendus à l’exécutif états-unien pour pourchasser Al-Qaïda en Syrie, au Yémen, en Somalie et dans d’autres pays d’Afrique.
Didier Maréchal