Attentat du Nord Stream : de nouveaux éléments font douter les enquêteurs sur le rapport officiel

Fin septembre 2022, quatre fuites de gaz majeures entraînées par des explosions sous-marines ont été détectées sur des gazoducs reliant la Russie à l’Allemagne, toutes dans les eaux internationales.

Nous ne savons toujours pas qui est réellement derrière l’attaque du gazoduc Nord Stream. Mais cela est dû à la nature hautement explosive du sujet, puisque, tout ce qui est sûr, c’est que ce sabotage (ce qui, de fait, est un acte de guerre) a été réalisé par, au moins, un pays occidental et membre de l’OTAN contre les russes mais, aussi contre l’Allemagne et son économie.

Le journaliste Seymour Hersh, lauréat du prix Pulitzer, a déclaré à plusieurs reprises que les États-Unis d’Amérique étaient derrière l’attaque. Après ses premières affirmations à cet effet, celles-ci ont été dénigrées par le camp occidental, faisant de Seymour Hersh de ‘un des plus grands journalistes d’investigations de l’Histoire » à « sénile et complotiste ».

Comme l’a affirmé le journal allemand « Zeit » (dans lequel Angela Merkel, ancienne chancelière allemande, avait reconnu que le but de la signature du traité de Minsk 2 – qui permettait de régler le problème du Dombass de façon pacifique – ne l’avait été que pour donner le temps à l’Ukraine de s’armer pour faire la guerre à la Russie et, à l’Occident, de pouvoir lui fournir les armes nécessaires pour cela), six personnes auraient affrété un yacht en Pologne, avec lequel l’attaque a finalement été perpétrée. Cette histoire était basée sur des déclarations faites par des responsables allemands et après diverses couvertures médiatiques, le sujet a été réduit au silence car toute personne ayant un minimum de connaissance et même de sens logique, avait dénoncé cette version mensongère faite pour ne pas mettre en cause le/les Etat(s) responsable(s) de ce sabotage, puisque, déjà, dans les heures qui suivirent cet acte de guerre, tous les experts occidentaux expliquaient que seuls des personnes extrêmement bien équipées et entraînées, que sont les militaires soutenus logistiquement par au moins un Etat, pouvaient être à l’origine de cette destruction des deux gazoducs russes.

Le Washington Post a publié, lundi, un article qui jette un doute considérable sur la dernière version officielle. On peut lire que les enquêteurs allemands chargés de l’enquête sont parvenus à des conclusions différentes. Cependant, ceux-ci sont acceptables du point de vue états-unien ou tout autre pays de l’OTAN, car cette conclusion les mettrait hors de cause puisqu’ Il est allégué que des partisans pro-ukrainiens ont mené l’attaque au nom d’un investisseur.

Selon le Washington Post, l’état actuel de l’enquête allemande suggère qu’il est peu probable que l’attaque de des six personne sur un bateau à voile ait été menée sans aucun soutien du gouvernement. Il s’agissait d’une action planifiée par un état-major et les premières preuves présentées ne correspondaient pas du tout à cette image.


Il était, également, trop facile de suivre la route du voilier et de remonter jusqu’en Ukraine. De même, la preuve des explosifs militaires retrouvés dans l’embarcation et correspondant aux explosifs utilisés lors de l’attentat ne correspond pas du tout au professionnalisme dont les saboteurs ont dû faire preuve.

L’affirmation initiale selon laquelle tout plongeur amateur pourrait poser des explosifs est également discutable. Les experts disent qu’un tel travail à une profondeur de 60 mètres, avec des centaines de kilogrammes d’explosifs, est un défi même pour les professionnels. Pour une telle tâche, des véhicules sous-marins télécommandés ou de petits sous-marins seraient bien plus adaptés. Surtout si vous voulez éviter le risque d’être découvert.

Du point de vue de l’enquête, le voilier n’est donc apparu que comme un acte de diversion savamment exécuté. Le fait que les enquêteurs allemands ne se soient pas mis sur les traces du voilier s’est également justifié en ce sens. Au lieu de cela, c’est une agence de renseignement occidentale jusque-là inconnue qui a donné un « signal très spécifique » à l’agence de renseignement intérieure allemande.

Selon un diplomate européen de haut rang, il existe un accord entre les pays de l’OTAN pour préférer ne pas parler de Nord Stream. Les détails qui pourraient être révélés par des enquêtes plus approfondies ne font qu’ajouter des risques supplémentaires pour l’Alliance, c’est pourquoi les chefs de gouvernement n’en voient pas l’utilité.

Le diplomate a expliqué que certains de ses collègues étaient d’avis qu' »il valait mieux ne pas s’occuper de la possibilité que l’Ukraine ou des alliés soient impliqués ». Il poursuit : « C’est comme une réunion de famille où il y a un cadavre à table. Tout le monde voit le cadavre, mais fait comme si tout était normal ».

Didier Maréchal & Christian Estevez

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