Alors que des images de troupes ukrainiennes rassemblées pour reprendre la Crimée circulaient sur les réseaux sociaux, Kiev a suggéré qu’elles pourraient utiliser de nouvelles armes.

« Il n’y aurait pas de paix sans le retrait par Moscou des troupes de tous les territoires occupés, y compris la Crimée, annexée par la Russie en 2014 après un référendum controversé », répètent les autorités ukrainiennes depuis plusieurs mois.

Les alliés de l’Ukraine semblent parfois osciller entre un soutien franc et des doutes plus criants sur la faisabilité de la restauration de la péninsule. Rien ne sera ou ne sera jamais facile : devant les Russes, qui ont construit en Crimée un vaste réseau de fortifications.

Alors que les réseaux sociaux sont actuellement envahis d’images de rassemblements de troupes ukrainiennes prêtes à mener une contre-offensive publiées depuis des mois, Kiev laisse entendre qu’ils pourraient utiliser de nouvelles armes. Des armes inédites.

C’est du moins ce qu’affirme Oleksiy Danilov, Secrétaire du Conseil de défense et de sécurité nationale d’Ukraine, dans un tweet lisible repéré par le média « The War Zone », qui a consacré un article au sujet. Il a expliqué que la Crimée est le territoire de l’Ukraine au regard du droit international, rien n’empêche Kiev d’y tester de nouveaux types d’armes.

Ces propos tenus sur Twitter ont fait écho à une interview accordée il y a quelques jours à Qirim dans laquelle Danilov expliquait que plusieurs explosions avaient été enregistrées récemment en Crimée, comme à Djankoï, et auraient pu avoir été causées par certaines de ces armes encore « secrètes ».

Difficile de ne pas se poser des questions : l’Ukraine a déjà plusieurs fois surpris le monde avec des attaques en territoire russes, comme sur les bases d’Angels-2 et Riazan, soit bien au-delà de la portée de frappe qu’on lui accordait. The War Zone note néanmoins que les très efficaces « Ground Launched Small Diameter Bombs » (GLSDB), des bombes de haute précision et à portée étendue lancées depuis le sol, étaient capables de frapper des cibles jusqu’à 150 kilomètres de distance. Une arme qui a fait ses preuves à Djankoï.

L’une des autres méthodes évoquées par The War Zone est plus grossière mais aussi efficace : s’appuyer sur des armées de l’ombre et des partisans qui se trouvent derrière les lignes de front, organiser la résistance et multiplier les attaques contre les bâtiments et l’armée russe.

Un nouveau système de guidage et de visée serait en train d’être conçu, avec l’aide technologique des États-Unis d’Amérique, notamment. « Une fois que nous aurons cela, les Neptune pourront frapper des cibles distantes de 360 kilomètres. Nous y sommes presque », a expliqué un officiel ukrainien à The War Zone : il est fort possible que ce soit l’une des armes « expérimentales » évoquées par Oleksiy Danilov.

Didier Maréchal