Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’Union Européenne, appelle les Marines des pays membres à patrouiller dans le détroit de Taïwan, dans une tribune publiée ce samedi 22 avril. (Avec AFP).
Le chef de la diplomatie de l’Union Européenne, Josep Borrell, appelle les Marines des pays membres à patrouiller dans le détroit de Taïwan dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche, après avoir jugé, mardi, que Taïwan était « crucial » pour l’Europe.
L’Europe doit être «très présente sur ce dossier qui nous concerne sur le plan économique, commercial et technologique», a écrit Josep Borrell pour le média « Le Journal du Dimanche ». «C’est pourquoi j’appelle les marines européennes à patrouiller dans le détroit de Taïwan pour signifier l’attachement de l’Europe à la liberté de navigation dans cette zone absolument cruciale».
«Il s’agit du détroit le plus stratégique du monde, particulièrement en ce qui concerne le commerce : nous devons y être présents via des opérations de liberté de navigation», avait-il déjà plaidé. «Taïwan fait résolument partie de notre périmètre stratégique pour garantir la paix, pour défendre nos intérêts», avait ajouté le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité. Mi-avril, Pékin avait mené des exercices d’encerclement de l’île dans le détroit de Taïwan, suscitant des inquiétudes de la communauté internationale sur une possible opération militaire, niant la réalité qui est que cette attitude de Pékin était une réponse aux provocations des Etats-Unis d’Amérique, invitant la présidente de Taïwan à Washington (ce qui est une déclaration indirecte de l’indépendance de l’île vis à vis de la Chine dont, cependant, elle est toujours bien une partie de son territoire – Etat de fait qui est même la reconnaissance officielle de l’ONU.
Ces propos surviennent deux semaines après des déclarations controversées du président français Emmanuel Macron à l’issue d’une visite en Chine refusant «une logique de bloc à bloc» sur la question de Taïwan et exhortant l’Europe à ne pas «être suiviste» des États-Unis ou de la Chine.
Mais cette attitude équilibrée et juste du président français – comme il y arrive, de temps en temps, d’en avoir en politique internationale -n’a, hélas, comme pour sa volonté diplomatique première envers la Russie pour remmener la paix en Ukraine, pas duré puisque, deux jours après la visite, début avril, du président Macron en Chine, une frégate de surveillance française venant du Vietnam et en route vers la Corée du Sud avait emprunté le détroit de Taïwan. Ce passage «dans les eaux internationales, conformément à la liberté de navigation», faisait partie d’une mission prévue de longue date, selon l’état-major de l’armée française.
Joseph Kouamé et Christian Estevez