La Russie accuse l’Ukraine d’avoir voulu assassiner Vladimir Putin dans une attaque de drones

À quelques jours des célébrations du 9 mai en Russie, Moscou a accusé Kiev d’avoir tenté d’assassiner Vladimir Putin à l’aide de deux drones. L’Ukraine dément être à l’origine de l’attaque. Volodymyr Zelensky indique préférer « laisser Putin au tribunal ». (Avec AFP).

La Russie a indiqué avoir abattu deux drones ukrainiens dans la nuit de mardi à mercredi 3 mai dernier . Selon la présidence russe, les deux engins « visaient le Kremlin » et ont tenté de s’en prendre au président russe Vladimir Putin. « Nous voyons ces actions comme une tentative d’acte terroriste et un attentat contre la vie du président », a fait savoir le Kremlin. Vladimir Putin n’était pas présent sur place au moment de l’attaque présumée. Une enquête pour terrorisme a été ouverte par Moscou.

Cette tentative d’assassinat présumée intervient à quelques jours des célébrations du 9 mai en Russie. Le pays fête la victoire de l’Union Soviétique sur l’Allemagne nazie en 1945 et organise chaque année un gigantesque défilé. Malgré cette possible attaque aux drones, le Kremlin a fait savoir que « le défilé aura lieu » comme prévu. « Il n’y a aucun changement dans le programme », a déclaré le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.

L’ex-président russe, Dmitri Medvedev, n’y va pas par quatre chemins quand il évoque les représailles à l’encontre des dirigeants ukrainiens, que le Kremlin accuse d’avoir fomenté une attaque – ratée – contre le président Russe. « Après l’attentat terroriste d’aujourd’hui, il ne reste pas d’alternative à part l’élimination physique de Zelensky et de sa clique », a-t-il écrit sur Telegram.

L’Ukraine craint que ce ne soit un prétexte des Russes

Le gouvernement ukrainien a réagi aux accusations de la Russie, affirmant n’avoir « rien à voir » avec l’attaque aux drones sur le Kremlin. «Bien sûr, l’Ukraine n’a rien à voir avec les attaques de drones contre le Kremlin », a assuré Mykhaïlo Podoliak, proche conseiller de Volodymyr Zelensky, dans un message transmis à la presse.

« De tels propos mis en scène par la Russie doivent uniquement être considérés comme une tentative de préparer un contexte », comme une « attaque terroriste d’ampleur en Ukraine », a regretté ce représentant ukrainien. Pour Kiev, mener une telle attaque « ne résoudrait aucun problème militaire » alors que Moscou contrôle toujours près de 20 % du territoire ukrainien, a-t-il ajouté. « Au contraire, cela inciterait la Russie à des actions encore plus radicales contre notre population civile », a-t-il estimé, dénonçant une stratégie pour « détourner l’attention » d’une contre-offensive imminente.

En déplacement en Finlande, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a démenti à son tour les accusations au cours d’une conférence de presse donnée à Helsinki. « Nous n’avons pas attaqué Putin. Nous le laissons au tribunal. Nous combattons sur notre territoire, nous défendons nos villages et nos villes », a-t-il rétorqué.

De leur côté, les États-Unis ont dit prendre avec « beaucoup de précaution » les affirmations de la Russie. « J’ai vu les informations. Je ne peux pas les valider, on ne sait pas. Je prendrais tout ce qui sort du Kremlin avec beaucoup de précaution », a déclaré le chef de la diplomatie états-unienne, Antony Blinken, après avoir été interrogé sur ce regain de tension.

Didier Maréchal

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