Dans ce document audio, l’ancien président états-unien fait référence à des documents sur une éventuelle attaque contre l’Iran, mais admet qu’il ne peut pas déclassifier les documents lui-même. (Avec BFMTV).
Comme le révèle CNN, les procureurs fédéraux ont mis la main sur un enregistrement audio, pris lors d’une réunion organisée durant l’été 2021, au cours de laquelle l’ancien président états-unien, Donald Trump, admet avoir conservé un document classifié du Pentagone concernant une potentielle attaque contre l’Iran, emporté avec lui après avoir quitté la Maison Blanche.
Comme l’indique le média états-unien, qui n’a pu écouter le document mais qui s’appuie sur les témoignages de plusieurs sources qui y ont eu accès, l’enregistrement indique que l’ancien chef d’État, de nouveau candidat à la présidentielle de 2024, est conscient d’avoir gardé un document classifié. Dans cet enregistrement, dont l’origine n’a pas été dévoilée, Donald Trump indique également vouloir le partager, tout en se disant en incapacité de lui-même le déclassifier.
Toujours selon CNN, l’enregistrement aurait été effectué au cours d’une réunion tenue le 20 juillet 2021 au club de golf de Donald Trump à Bedminster, dans le New Jersey. En plus de deux collaborateurs de l’ancien président, étaient également présents deux auteurs qui travaillaient sur l’autobiographie de Mark Meadows, ancien chef de cabinet de l’ex-président.
A la suite d’une perquisition réalisée dans la résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago en août 2022, au cours de laquelle plusieurs centaines de documents classifiés ont été saisis par le FBI, le ministère de la justice des Etats-Unis d’Amérique avait nommé Jack Smith, un procureur expert en crimes de guerre, pour enquêter de façon indépendante sur Donald Trump. Ces travaux comportent un volet sur ces documents classifiés et, dans ce cadre, Jack Smith a analysé ces enregistrements et interrogé plusieurs témoins.
A la suite de ces révélations, le camp Trump a contre-attaqué auprès de CNN, et un porte-parole de la campagne de l’ancien président a indiqué que ces fuites sont destinées « à attiser les tentions » autour du candidat.
« L’ingérence continue du DOJ (Department of Justice, ndlr) dans l’élection présidentielle est honteuse et cette enquête sans fondement devrait cesser de gaspiller l’argent du contribuable américain pour des objectifs politiques démocrates », a-t-il dénoncé.
La vague de réactions à cette information, aux Etats-Unis d’Amérique, est emblématique de la mentalité de ce pays. En effet, ce qui scandalise, pour « l’opinion public » et la « classe politique », tient dans le fait que l’ex président états-unien ai encore un document classifié en sa possession. Le fait que le document en question permette de savoir que Washington envisageant une attaque militaire contre l’Iran (donc, un acte de guerre qui, inévitablement, embrasserait, au minimum, tout le Moyen Orient et une partie de l’Asie, mais, plus probablement, le monde entier) ne choque pas la population des Etats-Unis d’Amérique, tant ils sont imbus de leur sentiment de supériorité qui leur viendrait directement de leur dieu et les conforte dans le fait que, quoi qu’ils fassent, en tant qu’Etat et/ou Nation, cela est justifié par essence – le fameux principe du « good guy » (« le bon gars », en français), conception états-unienne qui consiste à considérer que, quoi que leur pays fasse (y compris commettre les pires crimes contre l’Humanité, que ce soit par des bombes atomiques lâchées sur les civils japonais, des bombes au napalm sur les civils vietnamiens, la pratique de la torture, etc…), c’est, obligatoirement, en définitive, pour le « Bien », puisque leur pays est le « bon gars », celui qui ne fait, obligatoirement les choses que pour les meilleures raisons.
Joseph Kouamé & Christian Estevez