Depuis début juin, une douzaine de pays, dont la France, prennent part à un grand exercice baptisé « Saber Guardian » non loin de la frontière ukrainienne (source « Le Monde »)
Deux avions de chasse F16 roumains surgissent à basse altitude au-dessus du Danube, près de Bordusani, en Roumanie, à 200 kilomètres à vol d’oiseau de la frontière ukrainienne. Pour les 2 500 soldats d’une douzaine de pays de l’OTAN, dont la France, massés en bord de fleuve, c’est le signal pour lancer la conquête de la rive opposée. Un bombardement est simulé. Les premiers Zodiac transportant des troupes, notamment des démineurs, mitraillent, à blanc, les berges, avant d’accoster, rapporte le journal français pro-ukrainien et pro-otanien « Le Monde ».
Quelques minutes plus tard, quatre frégates prennent position sur le fleuve tandis que des barges transportent les premiers chars de l’autre côté du fleuve. Des pontons flottants sont installés sur toute la largeur de la rivière. Cela permettra de passer des véhicules blindés portugais ou états-uniens qui doivent intervenir en territoire ennemi à une profondeur de 10 kilomètres. Dans le ciel, des avions libèrent des dizaines de parachutistes. Plus d’une douzaine d’hélicoptères roumains et italiens ont ouvert le bal.
« Depuis un mois, nous sommes sur le terrain pour préparer cet assaut au-delà du Danube, avec l’objectif de défaire l’ennemi », explique le général roumain Constantin Nicolaescu, qui coordonne l’exercice « Saber Guardian » à Bordusani. « Nous ne nommons pas [cet objectif], précise le lieutenant-colonel français Mathieu, à la tête des 350 soldats français engagés dans l’exercice. Mais cela pourrait bien être l’armée russe. »
Dirigées par le V Corps de l’armée états-unienne en Europe et en Afrique, et une division multinationale roumaine, les activités de Saber Guardian comprennent des tirages d’équipements de stock prépositionnés de l’armée ; une marche tactique sur route ; traversées de rivières ; réponse à une menace chimique, biologique, radiologique ou nucléaire simulée; et des opérations d’évacuation médicale dans la région. Simultanément, la 41e brigade d’artillerie de campagne mènera des missions de système de fusées à lancement multiple/système de fusées d’artillerie à haute mobilité et d’infiltration rapide HIMARS dans les régions de la mer Noire et de la mer Baltique, avec le 56e commandement des incendies de théâtre de l’USAREUR-AF. Des entraînements interarmes simultanés auront également lieu dans ces régions.
« Saber Guardian et des exercices similaires démontrent notre capacité à rassembler, déployer, recevoir, déplacer et intégrer rapidement des forces des États-Unis ou de l’intérieur de l’Europe à l’appui des exigences de l’OTAN », a déclaré le lieutenant-général John S. Kolasheski, commandant général. , V Corps. « C’est important car cela offre aux États-Unis et à l’OTAN des options de leadership pour employer des forces crédibles au combat tout au long du conflit. »
Sabre Guardian, le plus grand des exercices de la région de la mer Noire, comprend plus de 2 400 participants états-uniens et 7 300 participants multinationaux. Les pays participant à Saber Guardian incluent, mais sans s’y limiter : l’Albanie, la Bulgarie, la Belgique, la France, la Grèce, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Roumanie, la Slovénie et les États-Unis. Saber Guardian intégrera le programme de partenariat d’État entre la Roumanie et la Garde nationale de l’Alabama, qui se déploiera des États-Unis en Europe de l’Est pour mener des entraînements et des engagements militaires à militaires aux côtés de leurs partenaires de longue date.
La Roumanie a signé un accord d’affaires bilatérales avec le ministère de la Défense et l’État de l’Alabama en juillet 1993, établissant le SPP Alabama-Roumanie.
Didier Maréchal