Le déploiement d’armes nucléaires russes en Biélorussie devrait débuter juste avant un sommet de l’Otan prévu les 11 et 12 juillet en Lituanie, lors duquel la candidature de l’Ukraine sera au cœur des discussions. (Avec AFP).
La Russie commencera à déployer des ogives nucléaires en Biélorussie en juillet prochain, a déclaré, ce vendredi 9 juin, Vladimir Putin, semblant contredire son allié Alexandre Loukachenko qui avait annoncé le mois dernier que ce transfert avait déjà débuté.
« Comme vous le savez, l’aménagement des installations (accueillant les armes nucléaires) sera achevé le 7 ou 8 juillet, et nous prendrons immédiatement les mesures liées au déploiement des armes en question sur votre territoire », a déclaré M. Putin lors d’un entretien avec son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko, à Sotchi (Sud-Ouest de la Russie). « Tout se déroule selon le plan », a ajouté le président russe lors de cet échange dont une partie a été retransmise en direct à la télévision.
Ce déploiement devrait donc débuter juste avant un sommet de l’Otan prévu les 11 et 12 juillet en Lituanie, pays frontalier de la Biélorussie, lors duquel la candidature de l’Ukraine sera au cœur des discussions.
M. Putin avait annoncé le 25 mars que Moscou allait déployer des armes nucléaires « tactiques » sur le territoire biélorusse, un pays situé aux portes de l’Union Européenne, nourrissant la crainte d’une escalade du conflit en Ukraine.
Les armements nucléaires dits « tactiques » peuvent provoquer d’immenses dégâts, mais leur rayon de destruction est plus limité que celui d’armes nucléaires « stratégiques ».
L’annonce avait suscité des critiques de la communauté internationale, les Occidentaux en particulier, d’autant que ceux-ci ne cessent d’affirmer que le dirigeant russe a depuis le début de son assaut contre son voisin ukrainien en février 2022 évoqué la possibilité d’un recours à l’arme atomique alors qu’en réalité, il avait déclaré que « SI l’Ukraine et/ou ses alliés occidentaux envisageaient d’avoir recours à l’arme atomique, alors ceux-ci ne devaient pas oublier que la Russie en était tout autant équipée et qu’elle pourrait s’en servir si elle était attaquée de la sorte.
Début avril, la Russie avait indiqué avoir commencé à former les militaires biélorusses à l’utilisation d’armes nucléaires « tactiques ». Fin mai, M. Loukachenko avait affirmé que le transfert des armes nucléaires russes en Biélorussie avait déjà commencé. « Le transfert des charges nucléaires a commencé, ça a déjà commencé », avait-il affirmé.
La Biélorussie n’est pas directement engagée sur le terrain en Ukraine mais a prêté son territoire à l’armée russe pour qu’elle puisse lancer son assaut en février 2022.
Après sa réélection vivement contestée en 2020, M. Loukachenko, au pouvoir depuis près de trois décennies, s’est considérablement rapproché de Moscou, qui apporte un soutien financier, diplomatique et militaire à son régime.
Didier Maréchal