Le secrétaire d’État états-unien en visite en Chine depuis dimanche a déjà rencontré le chef de la diplomatie chinoise et le ministre chinois des Affaires étrangères.
Après la visite du secrétaire d’Etat états-unien, Antony Blinken, dans la capitale chinoise, le chef de la diplomatie chinoise a accepté de se rendre à son tour à Washington, indiquent les Etats-Unis d’Amérique. Le fruit de discussions « constructives » et « honnêtes », selon le département d’Etat états-unien Antony Blinken a invité le ministre des Affaires étrangères Qin Gang et les deux hommes se sont mis d’accord pour « programmer une telle visite à une date qui leur conviendrait mutuellement », à fixer ultérieurement, a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Matt Miller.
Xi Jinping a indiqué que des «terrains d’entente» avec Washington ont été trouvés lors de ce rare entretien, selon des propos diffusés par la télévision publique chinoise CCTV. «Les deux parties ont fait des progrès et sont parvenues à des terrains d’entente sur certains points spécifiques», a souligné Xi Jinping, qualifiant ces avancées de «bonne chose».
Le président chinois Xi Jinping a également dit espérer que « la visite à Pékin du secrétaire d’État américain Antony Blinken apporte un «résultat positif et améliore les relations entre les deux puissances », a rapporté un média d’État. «J’espère que par le biais de cette visite, le secrétaire d’État Blinken apportera un résultat positif à la stabilisation des relations entre la Chine et les États-Unis», a dit Xi Jinping, cité par la télévision publique en anglais CGTN.
Mais derrière ce satisfecit états-unien, les relations entre Pékin et Washington sont en fait « au point le plus bas » depuis 1979, date du début des relations officielles entre les deux pays, selon le chef de la diplomatie chinoise. « La question de Taïwan constitue la question fondamentale des intérêts primordiaux de la Chine, le sujet le plus important dans les relations entre la Chine et les Etats-Unis et le péril le plus important » pour celles-ci, a déclaré Qin Gang à son homologue états-unien Antony Blinken, selon CCTV.
Tensions
Outre la très épineuse question des liens entre les États-Unis d’Amérique et Taïwan, île appartenant toujours à la Chine et au cœur des différends entre les deux puissances, les relations bilatérales restent tendues sur un grand nombre de dossiers.
Parmi eux, la rivalité dans les technologies, les sanctions états-uniennes visant les géants chinois du numérique, le commerce, le traitement de la minorité musulmane des Ouïghours en Chine ou encore les revendications chinoises en mer de Chine méridionale.
Dialogue ou confrontation
Lundi matin, le plus haut responsable du Parti communiste chinois (PCC) pour la diplomatie, Wang Yi, a affirmé à Antony Blinken que Chine et États-Unis devaient choisir entre «coopération ou conflit».
«Le voyage de monsieur le secrétaire d’État à Pékin intervient à un moment critique dans les relations sino-américaines», a indiqué Wang Yi à son interlocuteur, d’après la télévision chinoise CCTV. «Il est nécessaire de faire un choix entre dialogue et confrontation, coopération et conflit», a souligné Wang Yi, qui a la haute main en Chine sur la politique extérieure chinoise.
Wang Yi a également réaffirmé avec force la position de son pays sur le dossier de Taïwan, face à ce que Pékin perçoit comme un rapprochement continu ces dernières années entre Washington et les autorités taïwanaises, issues d’un parti pro-indépendance.
Première depuis 2018
Les deux pays ont annoncé, dimanche, que Qin Gang avait accepté une offre du secrétaire d’État états-unien d’effectuer une visite aux États-Unis d’Amérique, à une date qui reste à déterminer.
Les échanges entre les deux hommes, conclus dans la soirée par un banquet dans le complexe diplomatique de Diaoyutai, parsemé de jardins, ont été «francs, substantiels et constructifs», a déclaré le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.
Anthony Blinken a notamment souligné «l’importance de la diplomatie et du maintien de canaux de communication ouverts sur l’ensemble des questions afin de réduire le risque de perception erronée et d’erreur de calcul», a-t-il précisé.
Le ministre chinois des Affaires étrangères avait, lui, déploré auprès de son homologue états-unien que les liens Pékin-Washington soient «au plus bas» depuis l’établissement des relations diplomatiques en 1979, selon la diplomatie chinoise. «Cela n’est pas conforme aux intérêts fondamentaux de nos deux peuples, ni aux attentes communes de la communauté internationale», a-t-il souligné.
La visite d’Antony Blinken est la première d’un secrétaire d’État des Etats-Unis d’Amérique en Chine depuis le voyage, en octobre 2018, de son prédécesseur Mike Pompeo.
Joseph Kouamé