Le président kenyan, William Samoei Ruto, exhorte les pays africains à cesser d’utiliser le dollar états-unien pour le commerce intra-continental.
Dans une allocution récente au Parlement de Djibouti, le président Ruto a souligné la nécessité de mettre fin à la dépendance au dollar états-unien pour les transactions commerciales entre Djibouti et le Kenya.
Actuellement, les commerçants djiboutiens et kenyans sont tenus d’obtenir des dollars états-uniens lorsqu’ils effectuent des échanges commerciaux entre les deux pays. Le président Ruto a remis en question la nécessité d’inclure la devise états-unienne dans les activités commerciales entre les deux pays.
« Nous avons tous du mal à effectuer des paiements de biens et de services d’un pays à l’autre en raison des différences de devises. Et au milieu de tout cela, nous sommes tous soumis à un au dollar », a déclaré le Dr Ruto lors d’un forum de représentants du gouvernement et du secteur privé participant à un forum sur l’AfCFTA à Nairobi, lundi dernier.
Le chef d’État kenyan a souligné le rôle de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), qui offre un mécanisme permettant aux commerçants du continent d’effectuer des transactions en utilisant leurs propres devises locales, facilitant ainsi les transactions commerciales de manière plus transparente.
« Je suggère que nous ayons un mécanisme où nous pouvons régler tous nos paiements, que ce soit entre nos pays ou à l’extérieur en utilisant nos devises [locales]. Et nous avons un mécanisme comme celui qui a été mis en place par l’Afreximbank afin que nous n’ayons pas à être l’otage d’une seule devise. Le paiement d’un pays africain à un autre passent généralement par plusieurs institutions financières intermédiaires, ce qui entraîne une augmentation des coûts, des complications, des problèmes et des fluctuations inutiles des devises et cela finit par être tout un écosystème de confusion. Il existe un mécanisme permettant à tous nos commerçants de négocier dans la monnaie locale. Nous n’avons pas à chercher de dollars; nos hommes d’affaires se concentreront sur le transport des biens et des services, et laisseront la tâche ardue des devises à Afreximbank. »
Le président Ruto a clairement indiqué qu’il ne s’agissait pas d’une opposition directe au dollar états-unien, mais d’un désir de promouvoir un commerce plus libre. Il a suggéré que les achats aux États-Unis d’Amérique pourraient continuer à être payés en dollars états-uniens et que les transactions avec Djibouti pourraient être réglées en monnaie locale.
Joseph Kouamé