L’Assemblée nationale du Niger, ex-colonie française, a adopté, jeudi 22 juin dernier, un nouvel hymne national pour remplacer « La Nigérienne » , écrit au lendemain de l’indépendance en 1961 par un Français.
Le nouvel hymne national nigérien intitulé « Pour l’honneur de la patrie » , fait référence aux luttes anticoloniales et à la résistance contre les groupes djihadistes qui endeuillent le pays depuis 2015, a expliqué à l’AFP un député.
En 2019, le gouvernement nigérien avait mis en place un comité d’auteurs-compositeurs, écrivains, militaires et musiciens pour apporter des « correctifs » ou « trouver un nouvel hymne qui réponde au contexte actuel du Niger » .
Les paroles de « La Nigérienne » ont été écrites par le compositeur français Maurice Albert Thiriet en 1961, un an après l’indépendance du pays. De nombreux Nigériens critiquent surtout ses troisième et quatrième vers – « soyons fiers et reconnaissants de notre liberté nouvelle ! » -, estimant que le mot « reconnaissant » marque une inféodation à la France.
La seconde strophe de ce nouvel hymne rend désormais hommage à « la vaillance et la persévérance et toutes les vertus » des « dignes aïeux, guerriers intrépides déterminés et fiers ». « Défendons la patrie au prix de notre sang » , exprime-t-elle.
Le pays célébrera le 3 août prochain le 63e anniversaire de la proclamation de son indépendance.
Le Niger , un des Etats les plus pauvres au monde, est confronté sur six de ses sept frontières à des bandits armés ou des groupes djihadistes , comme le nigérian Boko Haram dans l’Est et d’autres groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l’ Etat islamique (« Daesh ») au grand Sahara (EIGS) dans l’Ouest.
Quelque 1 500 soldats français sont présents au Niger pour appuyer la lutte contre les djihadistes.
Joseph Kouamé