Guerre Russie-Ukraine : La Suisse refuse une nouvelle fois de livrer des tanks au nom de sa neutralité

Mercredi 28 juin dernier, le Conseil fédéral, organe exécutif de la Confédération helvétique, a refusé à l’entreprise suisse « Ruag » l’autorisation de revendre 96 chars Leopard 1 à l’Allemagne pour qu’ils soient réexportés vers l’Ukraine. Une décision qui confirme un principe de neutralité. (Avec Courrier International).

Mercredi 28 juin, le Conseil fédéral, l’organe exécutif de la Suisse, devait se prononcer sur une question très délicate concernant la livraison d’armes à l’Ukraine, et donc, indirectement, sur le principe de la neutralité de Berne. Cette affaire complexe, qui concerne trois pays, était ainsi résumée par le quotidien de Genève : “La Suisse doit trancher une demande de Ruag, soutenue par les Pays-Bas. Cette entreprise fédérale souhaite revendre 96 chars de combat Leopard 1 à son fabricant allemand, tandis que La Haye se propose de financer l’opération. Une fois remis à jour, les (vieux) engins seraient ensuite expédiés à l’armée ukrainienne.”

La décision devait donc être prise ce mercredi 28 juin, et comme l’annonce le média « Le Temps » sur son live, l’exécutif de Berne a répondu négativement à la demande, en invoquant ces arguments : “Le Conseil fédéral est parvenu à la conclusion que la vente de ces chars n’est pas possible sur la base du droit en vigueur. Une telle vente serait notamment en contradiction avec la loi sur le matériel de guerre et entraînerait un changement de la politique de neutralité de la Suisse.”

Ainsi, malgré la pression exercée tant sur les affaires intérieures qu’extérieures depuis le début du conflit, il n’y aura pas de changement dans la politique de Berne sur la question des exportations d’armes. 

“Depuis le début de la guerre en Ukraine, note à ce sujet le média suisse francophone, le gouvernement a déjà douché l’Allemagne, l’Espagne et le Danemark, qui désiraient faire parvenir à Kiev leur matériel de fabrication helvétique. Cela lui vaut une vive pression des partenaires européens, qui l’appellent à faire preuve de davantage de solidarité.”


Ainsi, les partisans d’un changement d’attitude espéraient que l’issue puisse être différente cette fois, en particulier parce que ces 96 chars Leopard n’avaient “jamais touché le territoire suisse”, rappelle « Le Temps ».

“Conçus en Allemagne, ils avaient trouvé preneur auprès de l’armée italienne. Ce n’est qu’en 2016 que « Ruag » les a rachetés, espérant retirer d’appréciables montants du commerce des pièces de rechange. Hormis l’entreprise fédérale, dont elle est l’actionnaire unique, la Confédération n’avait donc pas de lien avec l’armement en question.”

Didier Maréchal

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