Guerre Russie-Ukraine : la France et l’Allemagne de nouveau à couteau tiré sur l’OTAN

L’annulation de la visite du président français, Emmanuel Macron, en Allemagne à la suite des troubles en France intervient dans un contexte de relations bilatérales au point mort, notamment en matière de défense et de sécurité.

Vu les émeutes qui chamboulent la France, le président français a décidé, samedi 1er juillet, d’annuler son voyage outre-Rhin, qui devait démarrer ce dimanche. La décision a été annoncée dans l’après-midi après plusieurs heures d’hésitation et une conversation au téléphone avec Frank-Walter Steinmeier, le président allemand. « Compte tenu de la situation intérieure », M. Macron a expliqué « qu’il souhaitait pouvoir rester en France ces prochains jours ». Le chef de l’Etat devait rester en Allemagne jusqu’à mardi, en passant par Ludswigsbourg, Berlin et Dresde.

L’annulation de cette visite, qui était consacrée à la célébration des soixante ans du traité de l’Elysée, le pacte d’amitié franco-allemand, ne devrait pas arranger les relations entre les deux pays. Seize mois après le début de la guerre en Ukraine, celles-ci sont au point mort, en particulier en matière de défense et de sécurité. Les alliés de Kiev ont beau mettre en avant leur unité, la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN constitue un nouveau sujet d’incompréhension entre Paris et Berlin. A deux semaines du sommet de l’Alliance à Vilnius (Lituanie), les 11 et 12 juillet, la France s’est rapprochée des positions défendues par la Pologne et les pays baltes, au risque de prendre ses distances avec l’Allemagne.

M. Scholz et son équipe ont pris conscience du changement de pied français lors du récent sommet du triangle de Weimar, le 12 juin à l’Elysée, en présence du président polonais, Andrzej Duda.

Didier Maréchal

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