Fiona Scott Morton, l’experte états-Unienne, nommée à la direction de la concurrence européenne

L’Union européenne a annoncé la nomination de Fiona Scott Morton, une éminente économiste états-unienne, à la direction de la concurrence européenne. Cette nomination marque un tournant important dans la recherche d’une expertise mondiale pour façonner et renforcer les politiques de concurrence au sein de l’UE.

La Commission européenne a confirmé, mardi 11 juillet, que Fiona Scott Morton, une professeure d’économie âgée de 56 ans de l’Université de Yale, deviendra, le 1er septembre prochain, la nouvelle cheffe économiste de la direction générale de la Concurrence. Cette importante DG, connue à Bruxelles, est responsable de la lutte contre toutes les pratiques anti-concurrentielles au sein de l’Union Européenne, sous la direction de la commissaire redoutée par les multinationales, Margrethe Vestager.

Fiona Scott Morton est une personnalité respectée dans le domaine de l’économie et de la politique de la concurrence. Elle apporte une vaste expérience et une expertise approfondie en matière de réglementation et de politique antitrust, ayant travaillé auparavant au sein du département de la Justice des États-Unis d’Amérique en tant qu’économiste en chef adjointe chargée de la concurrence.

La nomination de Fiona Scott Morton à la direction de la concurrence européenne est un signal fort envoyé par l’Union Européenne, affirmant sa volonté de faire appel aux meilleurs talents internationaux pour guider ses politiques de concurrence. Cette décision reflète également la reconnaissance de l’expertise de Fiona Scott Morton et de son engagement en faveur d’une concurrence loyale et efficace.

En tant que directrice de la concurrence européenne, Fiona Scott Morton sera responsable de veiller au respect des règles de concurrence au sein de l’Union européenne. Elle jouera un rôle crucial dans la réglementation des fusions et acquisitions transfrontalières, la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles et la promotion d’un marché équitable et ouvert pour les entreprises et les consommateurs.

L’arrivée de Fiona Scott Morton à la direction de la concurrence européenne intervient à un moment où les géants de la technologie et d’autres secteurs sont soumis à un examen minutieux en ce qui concerne leurs pratiques commerciales et leur influence sur le marché. Son expertise et son expérience seront essentielles pour renforcer la politique de concurrence de l’UE et faire face aux défis complexes posés par l’économie numérique mondiale.

Cette nomination souligne également l’importance croissante de la coopération internationale en matière de politique de concurrence. Dans un monde de plus en plus interconnecté, la collaboration entre les différentes autorités de la concurrence est cruciale pour faire face aux enjeux mondiaux et assurer des conditions de concurrence équitables pour tous.

Fiona Scott Morton prendra ses fonctions à la direction de la concurrence européenne dans les prochaines semaines. Sa nomination suscite de grands espoirs quant à sa capacité à façonner des politiques de concurrence solides et équilibrées, favorisant ainsi l’innovation, la croissance économique et le bien-être des consommateurs au sein de l’Union européenne et au-delà.

Même si elle est une experte mondialement reconnue et qu’elle est la première femme à avoir ce poste, cette annonce pose tout de même sérieusement question car elle est aussi la première états-unienne. « Je suis un peu abasourdi, commente l’eurodéputé Emmanuel Maurel (Gauche Républicaine et Socialiste, groupe La Gauche). On a suffisamment de compétences européennes pour ce poste. C’est quand même assez rare que les institutions européennes dérogent au droit commun pour aller chercher une citoyenne extra-européenne pour faire un boulot qui est dans notre cœur de métier ».

Mais le plus préoccupant dans la nomination de Mme Scott est le fait qu’elle soit une lobbyste, ayant été payée des millions de dollars pour avoir conseiller les entreprises oligopolistiques (entreprises ayant le monopole d’un marché et/ou d’un service étant, de fait, soustraites au régime de libre concurrence – ndlr) « Apple », « Amazon » et « Microsoft ». en plus d’avoir travailler pour l’Etat des Etats-Unis d’Amérique, sous la présidence de Barak Obama.

Interrogée mercredi, la Commission assure que Fiona Scott sera obligée de se mettre en retrait des dossiers concernant ses anciens employeurs pendant une période de deux ans et qu’il a été vérifié qu’il n’y avait pas de conflits d’intérêts. Ce type de questions s’était posé lors de l’arrivée du Français Thierry Breton, alors patron de la grande entreprise Atos, au poste de commissaire au marché intérieur.

Joseph Kouamé & Christian Estevez

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