France : Marine Le Pen qualifie la livraison d’armes à l’Ukraine d’«irresponsable»

La dirigeante politique française Marine Le Pen a fait une déclaration inattendue en qualifiant la livraison d’armes à l’Ukraine d' »irresponsable », pour la première fois. Cette prise de position marque un tournant dans la position traditionnelle de son parti sur la question et suscite des réactions dans le paysage politique français.

Marine Le Pen, ex-présidente du Rassemblement National mais toujours dirigeant du parti, a exprimé ses préoccupations quant à la situation en Ukraine. Elle a déclaré que la livraison d’armes à l’Ukraine pourrait aggraver le conflit et entraîner une escalade militaire dangereuse dans la région.

En marge d’une visite à Beauvais dans l’Oise, la chef de file des députés RN à l’Assemblée nationale, a jugé «irresponsable» la poursuite de livraison de missile à l’Ukraine. Et d’abonder : «je ne comprends pas qu’Emmanuel Macron ne soit pas intégralement concentré vers l’organisation d’une conférence pour la paix, pour mettre fin à cette guerre ».

La prise de position de Marine Le Pen intervient après l’annonce du président français, le mardi 11 juillet, concernant la livraison de missiles à longue portée Scalp pour soutenir l’Ukraine dans sa contre-offensive. En raison de la russophobie accrue en France, Marine Le Pen a jusqu’à présent évité de prendre une position catégorique sur ce sujet.

Cela s’explique par le fait qu’un refus d’aider l’Ukraine risquerait de nourrir les arguments de ses détracteurs, qui l’accusent de soutenir le pouvoir russe. Un récent pré-rapport de la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale sur les ingérences étrangères a notamment qualifié le Rassemblement National de « courroie de transmission » du pouvoir russe. Bien que ce pré-rapport et le simple fait que la commission d’enquête nommée n’ai vu aucun problème au fait des ingérences des Etats-Unis d’Amérique, ne cherchant qu’à justifier la haine de la Russie et la chasse aux sorcières qui lui est faite dans tous les pays vassalisés par les Etats-Unis d’Amérique, Marine Le Pen a été prudente dans ses déclarations concernant la livraison d’armes à l’Ukraine.

La leader politique française a également souligné la nécessité de trouver une solution diplomatique et politique au conflit en Ukraine, en mettant l’accent sur la médiation et les négociations pour parvenir à une résolution pacifique.

Cette déclaration de Marine Le Pen intervient à un moment crucial, alors que les tensions entre l’Ukraine et la Russie persistent et que les pourparlers de paix se poursuivent. Elle suscite des réactions variées, avec certains qui saluent ce changement de position comme un signe de pragmatisme, tandis que d’autres critiquent cette remise en question de la solidarité envers l’Ukraine.

Il reste à voir comment cette déclaration influencera les politiques et les débats en France, ainsi que les relations franco-ukrainiennes. Alors que le conflit en Ukraine continue de faire rage, il est essentiel que les différentes parties travaillent ensemble pour trouver des solutions durables et pacifiques, dans le respect du droit international et en garantissant la stabilité dans la région. Bien sûr, pour que cela arrive, il faudrait que Washington n’ai plus pour but de démanteler la Russie (but déclaré depuis 1917) et que la Grande-Bretagne en Fasse de même, eux qui ont interdit à l’Ukraine de signer un accord de paix, une première fois, à peine 24h après l’entrée de la Russie sur le territoire ukrainien, le 24 février 2022, et, une seconde fois, fin mars, comme en a témoigné, début février 2023, l’ancien premier ministre israélien, Naftali Bennett, alors que les pourparlers de paix étaient sous la médiation d’Israël.

Depuis le déclenchement du conflit, Marine Le Pen a fait part, à plusieurs reprises, de sa réticence quant à la livraison d’armes à l’Ukraine. «Cela fait de nous des cobelligérants», fait valoir la candidate à l’élection présidentielle, le 1er mars 2022 sur BFMTV.

Toutefois, à l’époque, Marine Le Pen justifie sa position par «le rôle tout à fait nouveau» que prend l’Union Européenne. «Le problème, c’est que les entrées en guerre doivent obtenir une validation démocratique», avance la députée du Nord-Pas-de-Calais. Et d’ajouter : «Cela pose question sur la souveraineté militaire de notre pays».

Didier Maréchal & Christian Estevez

Laisser un commentaire