Alberto Núñez Feijóo, le chef du grand parti de droite en Espagne, a subi une déception importante ce dimanche 22 juillet. Bien qu’il ait remporté les élections législatives, il n’a pas réussi à obtenir la majorité nécessaire pour être élu Premier ministre. De manière paradoxale, Pedro Sánchez se trouve dans une meilleure position que son rival conservateur.
Le point sur ces élections législatives riches en rebondissements.
Ce dimanche 23 juillet, le leader du grand parti de droite espagnole, Alberto Núñez Feijóo, a été confronté à une déconvenue inattendue. Bien qu’il ait remporté officiellement les élections législatives, il n’a pas réussi à obtenir la majorité requise pour devenir Premier ministre. Les sondages effectués au cours des cinq derniers jours prédisaient tous une victoire écrasante du PP, voire la possibilité d’une majorité absolue avec le soutien du parti « Vox ».
En fin de soirée, dimanche, après le dépouillement de plus de 99 % des votes, le Parti Populaire (PP) avait obtenu 136 sièges sur les 350 du congrès des députés, et le parti d’extrême droite « Vox », son unique allié potentiel, en avait remporté 33. Le total combiné de 169 sièges restait en deçà de la majorité absolue fixée à 176 sièges.
Le Parti socialiste de M. Sánchez est, lui, crédité de seulement 122 députés et « Sumar », son allié de gauche radicale, de 31. Mais M. Sánchez, au pouvoir depuis cinq ans, se trouve paradoxalement dans une meilleure position que son rival conservateur et peut espérer se maintenir au pouvoir, car il a la possibilité d’obtenir le soutien des partis basques et catalans, pour qui « Vox » est un épouvantail.
La remontée de Pedro Sánchez
« Le bloc rétrograde du Parti populaire (NDLR : premier parti de droite) et de « Vox » (NDLR : parti d’extrême-droite) a été battu », a lancé Pedro Sánchez, chef de file du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), devant des militants socialistes enthousiastes réunis devant le siège du Parti socialiste, dans le centre de Madrid. « J’ai appris à donner le maximum jusqu’à ce que l’arbitre siffle la fin de la rencontre », assurait en 2019, cet ancien basketteur amateur, dans une autobiographie intitulée « Manual de resistencia » (« Manuel de résistance »).
Malgré les pronostics défavorables et la débâcle de la gauche aux élections locales du 28 mai, Pedro Sánchez a démontré une fois de plus sa capacité de résistance lors des élections législatives inattendues de dimanche. Bien qu’on le pensait largement battu selon les sondages, il est parvenu à se maintenir en lice de justesse. De plus, il conserve des chances de rester au pouvoir en obtenant le soutien des partis de gauche radicale, basques et catalans, car la droite et l’extrême droite réunies ne parviennent pas à atteindre la majorité absolue.
La défaite d’Alberto Núñez Feijóo : le résultat d’une stratégie ambiguë ?
Malgré les sondages le plaçant largement en tête, Alberto Núñez Feijóo, âgé de 61 ans, a probablement été affecté par sa stratégie ambiguë envers l’extrême-droite et par une série de maladresses qui ont émergé à la fin de sa campagne. Le leader du PP a parfois donné l’impression d’être excessivement confiant pendant la campagne et a multiplié les erreurs lors de la dernière semaine, après avoir précédemment bénéficié de sondages favorables.
Lors d’une interview télévisée lundi de la semaine dernière, Alberto Núñez Feijóo a fait un faux pas en abordant l’une des questions les plus sensibles pour un politicien : les retraites. Il a affirmé à tort que le PP, lorsqu’il était au pouvoir, avait toujours augmenté les retraites d’un pourcentage équivalent à l’inflation. Ensuite, deux jours plus tard, il a décidé de boycotter le dernier débat télévisé entre les principaux candidats, laissant ainsi le champ libre à M. Sánchez et à son alliée communiste Yolanda Díaz. Ils en ont profité pour l’attaquer sans qu’il puisse évidemment se défendre. Enfin, il a été confronté à la réapparition des accusations et des interrogations concernant ses liens étroits dans les années 90 avec un trafiquant de drogue notoire.
La participation a atteint près de 70 %, soit 3,5 points de plus que lors du dernier scrutin, en novembre de 2019.
Joseph Kouamé
comme aucun des 2 partis principaux le PPE et le PSOE n’ont la majorité absolue et avec le jeu des alliances il rdy fort possible à un blocage et un retour aux urnes en Espagne dans 6 mois vers Noel vu qu ‘aucun parti indépendentiste ne veut s’ allier avec le PSOE de Pedro Sanchez.
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