L’Italie veut durcir sa législation contre la gestation pour autrui

Les députés italiens ont discuté, ce mercredi 26 juillet, d’un projet de loi visant à renforcer l’interdiction de la gestation pour autrui (GPA). (Avec AFP).

Le parti de droite nationaliste « Fratelli d’Italia » (FDI), dirigé par Giorgia Meloni, a soumis un projet de loi en Italie visant à rendre illégale la GPA, même si elle est réalisée à l’étranger. Les députés italiens en ont discuté ce mercredi 26 juillet, et le projet de loi devrait être adopté en soirée. Cette mesure reprend une loi de 2004 qui interdisait déjà la GPA en Italie, mais le nouveau projet de loi va encore plus loin en considérant toute GPA effectuée à l’étranger comme un délit passible de poursuites par la justice italienne.

Ce mercredi, une responsable de FDI, Elisabetta Gardini, a critiqué au cours du débat l’opposition, qualifiant la GPA d’ « utérus à louer » qui «insulte la dignité des femmes et piétine les droits des enfants». L’Italie prévoit actuellement que quiconque « réalise, organise ou fait connaître» la GPA dans le pays risque une peine de trois mois à deux ans de prison et une amende allant de 600 000 à un million d’euros. Selon les médias, un grand nombre de personnes qui recourent à la GPA à l’étranger sont des couples hétérosexuels qui ne peuvent pas avoir d’enfants.

En outre, les militants LGBT+ sont préoccupés par le nouveau projet de loi et alertent sur son potentiel impact négatif sur les droits civils, sous le gouvernement de Meloni, qui met l’accent sur les valeurs traditionnelles de la famille catholique. Mardi dernier, des centaines de personnes ont protesté devant le Panthéon à Rome pour exprimer leur désaccord avec cette proposition législative.

La procréation médicalement assistée, dans laquelle un ovule ou un spermatozoïde donné est utilisé, est légale pour les couples hétérosexuels, mais pas pour les couples de même sexe ou les femmes seules. Jusqu’à présent, les Italiens qui pouvaient se le permettre voyageaient dans des pays où la GPA est autorisée, comme les États-Unis d’Amérique. Mais cette question s’inscrit dans un problème plus large en Italie, le pays n’ayant pas de loi pour reconnaître les enfants des couples de même sexe.

Cela laisse ces enfants dans un vide juridique avec seulement le parent biologique inscrit sur leur certificat de naissance, forçant l’autre à s’engager dans un long et coûteux processus d’adoption. En l’absence d’une politique claire, certaines villes, dont Milan, Turin et Padoue, avaient enregistré les enfants de couples de même sexe conçus à l’étranger par le biais de la GPA jusqu’à ce qu’une directive du ministère de l’Intérieur ne l’interdise en avril.

Une fois adopté à la Chambre des députés, le projet de loi doit encore être validé par le Sénat pour entrer en vigueur.

Didier Maréchal

Laisser un commentaire