La NASA fait appel à la Russie après une panne avec l’ISS

Mardi 25 juillet, la station spatiale internationale a connu une panne de courant qui a provoqué une interruption temporaire des communications avec celle-ci. Pour faire face à cette situation, la NASA a utilisé un mécanisme de secours pour la première fois.

Malgré la guerre en Ukraine, les États-Unis d’Amérique et la Russie continuent de collaborer à la Station spatiale internationale (ISS), bien que cela ne se fasse pas sans difficultés. Alors que Moscou a prévu de quitter l’équipage international en 2024, les scientifiques russes continuent de coopérer avec Washington et d’autres pays partenaires, y compris la France. Un événement survenu mardi 25 juillet, relayé par le Guardian, en témoigne.

Suite à une panne de courant dans son centre de Houston, la NASA a dû solliciter l’aide de la Russie pour rétablir les communications avec l’ISS (Station spatiale internationale). L’incident a été causé par des travaux de mise à niveau, selon l’explication fournie par l’institution états-unienne.

Les équipes en relation avec la station spatiale, où des astronautes résident, ont été confrontées à une perte de commandement et de télémétrie, entraînant également une interruption des communications. Pour résoudre ce problème technique, la Russie a utilisé ses propres systèmes de communication pour informer l’équipage de l’ISS des difficultés rencontrées par la NASA. Heureusement, aucune conséquence n’a été ressentie par les astronautes ou les véhicules en raison de cette panne temporaire du centre de contrôle à Houston.

Cependant, l’agence fédérale a été forcée de déclencher un mécanisme de secours, qui n’est utilisé qu’en cas d’urgence, ce qui est une première dans son histoire. Après quelques heures d’incertitude, les systèmes de communication ont finalement été rétablis avec la Station spatiale internationale (ISS).

« Nous allons mieux comprendre ce qui s’est passé et ensuite tirer les leçons et aller de l’avant », a indiqué Joel Montalbano à l’Associated Press, le responsable du programme de l’ISS à la NASA.

La Russie veut sa propre station

Dans l’espace, la coopération internationale se matérialise par l’existence de cette station de 110 mètres de longueur, lancée en 1998. Un ingénieux mélange des savoir-faire spatiaux de plusieurs pays européens, du Canada, du Japon, des États-Unis d’Amérique et de la Russie. Mais cette diplomatie spatiale a pris du plomb dans l’aile avec la guerre en Ukraine, qui a écarté Moscou du jeu international.

Conséquence : les Russes, par la voix du directeur de l’agence Roscosmos, Iouri Borissov, ont affiché leurs velléités de départ et leur volonté de fonder leur propre station dans les prochaines années. « Cela fait longtemps que les Russes disent qu’ils veulent quitter l’ISS après 2024 », a tempéré dans le quotidien français « Le Monde », Xavier Pasco, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique.

En cas de départ de la Russie, des vaisseaux états-uniens fournis par SpaceX pourraient encore acheminer des astronautes et de la nourriture. Mais les États-Unis et ses alliés ont-ils encore l’intention de maintenir ce projet ? La NASA et l’agence européenne (ESA) assurent que les missions se poursuivront jusqu’en 2030.

Xavier Pasco ne se montre pourtant guère enthousiaste : »On voit bien que les uns et les autres sont en train de passer à autre chose, notamment les Américains avec leur programme lunaire Artemis. ». Ce plan spatial, soutenu par l’Union européenne, le Canada et le Japon, vise à envoyer des astronautes sur la Lune d’ici 2025.

Bruno Mariotti

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