Actuellement, en Australie, se déroule l’opération « Talisman Sabre », qui consiste en d’importantes manœuvres militaires impliquant les États-Unis d’Amérique, le Japon, la France, l’Allemagne et la Corée du Sud. Au total, 30 000 militaires participent à cet exercice. (Avec AFP).
Après la suspension temporaire due au crash d’un hélicoptère de l’armée australienne, l’Australie a repris un important exercice militaire avec les États-Unis d’Amérique. Des débris, présumés provenir de l’hélicoptère disparu ont été localisés, et le chef de la police du Queensland, Douglas McDonald, a indiqué qu’il s’agissait pour le moment d’une opération de recherche et de sauvetage. L’appareil impliqué dans l’accident est un Taipan MRH-90 de fabrication européenne, qui s’est écrasé au large de l’île Hamilton dans l’État du Queensland (Nord-Est). Les inquiétudes grandissent quant au sort des membres d’équipage, tandis que les recherches entrent dans leur deuxième nuit.
Selon M. McDonald, des hélicoptères, des avions et des bateaux des armées australienne, canadienne et états-uniennes seront rejoints dimanche par des plongeurs sous-marins dans le cadre des recherches. La ministre des affaires étrangères australienne, Penny Wong, a qualifié l’incident de « rappel brutal des risques que prennent les hommes et les femmes qui nous servent, et du courage dont ils font preuve chaque jour au service de leur pays ».
Les hauts responsables australiens ont été choqués par l’incident, d’autant plus qu’ils avaient reçu la visite du secrétaire états-unien à la défense, Lloyd Austin, et du secrétaire d’État, Antony Blinken, à Brisbane vendredi et samedi. Malgré leurs préoccupations, ils ont insisté sur l’importance des exercices pour garantir une parfaite synchronisation entre les deux armées.
Après une courte interruption suite à l’accident, certains exercices de l’opération « Talisman Sabre » ont repris à une distance sécurisée du site. M. Austin a souligné que bien que les accidents soient difficiles, l’entraînement à un niveau élevé vise avant tout à protéger des vies.
Le Japon, la France, l’Allemagne et la Corée du Sud participent aussi à l’opération « Talisman Sabre ». Ces exercices qui impliquent 30 000 militaires entraient dans leur deuxième semaine avec des situations conçues pour tester la logistique à grande échelle, les combats terrestres, les débarquements amphibies et les opérations aériennes, et faire démonstration de la force des alliances militaires occidentales. Les manœuvres doivent se terminer le 4 août.
Un hélicoptère européen source de crispations en Australie
Avant cet incident, Canberra avait annoncé son intention de remplacer sa flotte d’hélicoptères Taipan, siglés MRH90, dérivés du NH90, conçus par NHIndustries, entreprise française. Cette société a été créée par Airbus, Fokker et Leonardo, trois fabricants qui produisent encore ces appareils aujourd’hui, 500 exemplaires ont été conçus pour de très nombreux pays.
Les responsables australiens ont exprimé leur mécontentement concernant les fréquentes immobilisations de leurs appareils, en raison de problèmes de maintenance et d’approvisionnement en pièces détachées. Depuis sa mise en service, l’hélicoptère a rencontré plusieurs problèmes techniques, retardant son déploiement chez certains utilisateurs. En 2022, la Norvège a même résilié le programme et exigé un remboursement complet. « Nous n’avons tout simplement pas obtenu le nombre d’heures de vol dont nous avons besoin avec le Taipan. Nous sommes convaincus que les Black Hawks, de conception américaine, peuvent répondre à nos besoins», avait déclaré M. Marles en janvier.
En mars dernier, un Taipan MRH-90 volant au Sud de Sydney a connu une panne de moteur lors d’un exercice d’entraînement nocturne, ce qui a contraint l’équipage à amerrir dans le Pacifique. Heureusement, celui-ci a survécu avec des blessures légères, mais l’ensemble de la flotte de Taipan a été mise hors service pendant un mois.
Actuellement, l’Australie est en train de réorganiser ses forces armées en privilégiant les systèmes de frappe longue distance, pour être en mesure de faire face à d’éventuels adversaires, comme la Chine, à portée de tir.
Par ailleurs, samedi, Canberra et Washington ont annoncé depuis Brisbane que les États-Unis d’Amérique allaient aider l’Australie à développer une industrie de fabrication de missiles, afin de renforcer leurs propres stocks.
Joseph Kouamé