La justice sénégalaise recherche actuellement l’avocat français Juan Branco, qui fait partie de la défense de l’opposant Ousmane Sonko. Depuis le 14 juillet, il est sous le coup d’un mandat d’arrêt international, mais il a fait une apparition surprise ce dimanche 30 juillet et demeure, depuis, introuvable.
Juan Branco, l’avocat français médiatique, est activement recherché par les autorités du Sénégal. Il fait partie de la défense d’Ousmane Sonko, l’opposant sénégalais qui a été inculpé le samedi 29 juillet pour appel à l’insurrection, complot contre l’autorité de l’État, association de malfaiteurs, ainsi que d’autres chefs d’accusation. La condamnation de Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » a entraîné des manifestations violentes dans le pays en juin, causant au moins 16 morts.
Le 14 juillet, Juan Branco s’est vu attribuer un mandat d’arrêt international pour « crimes et délits » liés aux troubles en cours, selon Le quotidien français « Le Monde ». « Dimanche 30 juillet, lors d’une conférence de presse organisée par la défense de l’opposant sénégalais, l’avocat français a fait une apparition surprise.
Le même jour, Juan Branco a publié sur « X » (anciennement « Twitter ») le plaidoyer qu’il avait prononcé en faveur d’Ousmane Sonko, en commentant : « Nous sommes venus ici à Dakar vous dire que nous n’avions pas peur ». Après avoir été rapidement évacué, Juan Branco aurait été activement recherché toute la nuit de dimanche à lundi par les autorités sénégalaises, en vain, selon « Le Monde ».
L’avocat pourrait se trouver actuellement toujours dans le pays. Le ministre sénégalais de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, a annoncé, lundi 31 juillet la dissolution du parti du chef de file de l’opposition, Ousmane Sonko, pour avoir incité ses partisans à la violence lors de manifestations le mois dernier, une décision ayant déclenché de nouveaux appels à la résistance.
Ousmane Sonko emprisonné
Il s’agit du dernier épisode de la querelle de longue date entre le parti du président Macky Sall et le Pastef d’Ousmane Sonko, dont les partisans accusent le chef de l’Etat de se servir de poursuites judiciaires pour empêcher Sonko d’être candidat à l’élection présidentielle de l’an prochain, indique Reuters. C’est la première fois qu’un parti sénégalais est dissous depuis que le pays a obtenu son indépendance en 1960. « Nous allons attaquer cette décision. Le peuple sénégalais va résister », a déclaré à une radio locale un porte-parole du Pastef, l’un des trois principaux partis de l’opposition, qui s’est classé troisième des dernières élections législatives.
Des manifestants sont de nouveau descendus, ce lundi, dans la rue, dans la capitale Dakar, pour protester contre l’arrestation d’Ousmane Sonko, qui a été placé, dans la journée, sous mandat de dépôt pour des accusations de complot « insurrectionniste ».
« Il va passer sa première nuit en prison », a déclaré, ce lundi, à Reuters, l’avocat d’Ousmane Sonko, Bamba Cissé, annonçant le placement de son client sous mandat de dépôt. On ne sait pas dans l’immédiat si Ousmane Sonko, qui rejette les accusations le visant, va rester en prison ni quand débutera son procès.
Joseph Kouamé