Inde : des affrontements entre hindous et musulmans font plusieurs morts dans l’État de l’Haryana

Depuis deux jours, des affrontements religieux violents opposent hindous et musulmans dans l’État de l’Haryana, aux portes de la capitale indienne. Ces affrontements ont déjà causé la mort de six personnes. Tout a commencé le lundi 1er août, lorsque une procession hindoue a été prise pour cible par des jets de pierres. Depuis lors, des foules d’hindouistes attaquent les quartiers musulmans et les mosquées, contraignant les résidents à fuir.

Les scènes qui se déroulent en Inde depuis lundi 31 juillet suscitent l’effroi dans la communauté musulmane et font craindre une flambée de violences au cours de la campagne pour les élections générales du printemps 2024.

Les affrontements ont commencé dès le début de la procession, organisée lundi par deux organisations hindouistes. Des groupes de musulmans l’attaquent pour protester contre une vidéo provocatrice et la participation annoncée d’un homme accusé d’avoir tué deux musulmans de cette région. Les hindous répliquent en attaquant les quartiers musulmans : une mosquée est brulée, et l’un des religieux assassinés. Des dizaines de commerces musulmans sont incendiés et les résidents se retrouvent menacés par des hommes armés, ce qui entraine l’exode de ces familles pauvres.

Pour Nilanjan Mukhopadhyay, écrivain spécialiste du nationalisme hindou, les autorités régionales de l’Haryana, tenues par les nationalistes hindous du BJP, ont une part de responsabilité dans ces violences: « Les policiers disent eux-mêmes que cette procession n’aurait pas dû être autorisée, car ce district de Nuh connait de fortes tensions religieuses. Cela a donc été fait volontairement. Le BJP perd en popularité dans certaines zones, et c’est leur manière de polariser l’électorat. »

Des centaines de paramilitaires ont été déployés en renfort dans cette zone, qui se situe juste à côté du quartier d’affaires de New Delhi. Certaines multinationales qui y opèrent ont recommandé à leurs employés de rester travailler de chez eux.

Didier Maréchal

Laisser un commentaire