La yeshiva (école talmudique – ndlr), initialement située sur un terrain privé palestinien, a été déplacée à plusieurs centaines de mètres de là, sur un terrain appartenant à l’État. (Avec I24News).
La Haute Cour de justice israélienne s’est prononcée ce mercredi contre la demande d’évacuation de l’avant-poste illégal de Homesh en Cisjordanie. La juge Yael Wilner estime dans son verdict que le déplacement de l’avant-poste du terrain privé palestinien, dans lequel il se trouvait, vers un terrain appartenant à l’État israélien était suffisante. Le gouvernement israélien avait informé la Haute Cour de son intention de légaliser l’avant-poste. Homesh avait été évacué une première fois en 2005, en vertu de la loi sur le désengagement. Cependant, l’organisation Yesh Din et les propriétaires terriens palestiniens locaux avaient critiqué cette construction, car elle entrave leur accès aux terres. La Cour suprême avait statué en leur faveur, mais cette décision n’a jamais été appliquée par l’État. Le centre d’étude talmudique controversé – yeshiva – était resté en place malgré le désengagement israélien de cette localité en 2005.
L’organisation Yesh Din, qui représente les propriétaires terriens palestiniens, dénonce la décision de la Haute Cour qui, selon eux, autorise de facto l’implantation d’une “nouvelle colonie” à Homesh et témoigne du “régime d’apartheid » en Cisjordanie.
« Le gouvernement légalise la possession juive de Homesh »
Le ministre des Finances, Betsalel Smotrich, a salué cette décision : « Le gouvernement israélien a annulé la loi sur le désengagement dans le Nord de la Samarie et légalise la yeshiva et la possession juive de Homesh. » Ce dernier a rajouté qu’il souhaitait « remercier le ministre de la Défense Yoav] Gallant et l’Autorité des implantations pour avoir travaillé ensemble pour le bien de Homesh et pour le bien des implantations ».
Condamnations de Washington
Les États-Unis des Etats-Unis d’Amérique avaient fait part de leur ferme opposition et condamné le déplacement de la yeshiva de Homesh sur un terrain domanial, considérant cette initiative comme une « rupture de promesse de la part d’Israël ». Selon Washington, Jérusalem s’était engagée à ce qu’aucune nouvelle yeshiva ou implantation ne soit établie dans cette localité de Cisjordanie, après le désengagement de la bande de Gaza et du Nord de la Cisjordanie en 2005.
« Nous condamnons le transfert de la yeshiva de Homesh sur des terres de l’État, en violation de la loi. Nous sommes également très préoccupés par le dernier décret du gouvernement israélien, autorisant la population juive à établir une présence permanente dans l’avant-poste de Homesh. Ceci est incompatible avec l’engagement pris envers l’administration Biden. Nous sommes en contact avec le gouvernement israélien à propos de cette affaire », avait indiqué le département d’État dans un communiqué.
La yeshiva avait récemment été déplacée sur un terrain de l’État, après une bataille juridique menée par les propriétaires palestiniens pour faire démolir l’ancienne yeshiva, qui était située sur leurs terres privées.
Didier Maréchal