La junte militaire qui a renversé le président élu, Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier, a annoncé, jeudi soir mettre « fin » aux fonctions d’ambassadeurs du Niger en France, aux États-Unis, au Nigeria et au Togo. (Avec AFP).
Malgré l’ordre de la junte militaire de mettre fin à ses fonctions, l’ambassadrice du Niger en France, Aïchatou Boulama Kané, a déclaré dans un entretien à l’AFP qu’elle poursuivrait son travail et a réaffirmé sa fidélité au président Mohamed Bazoum.
« Je suis toujours l’ambassadrice du président légitime Bazoum Mohamed et je me considère comme telle. » Dans un entretien à l’AFP, Aïchatou Boulama Kané, l’ambassadrice du Niger en France, a déclaré qu’elle rejetait la décision des putschistes de mettre fin à ses fonctions.
Jeudi soir, les militaires auteurs du coup d’État au Niger le 26 juillet dernier ont annoncé mettre « fin » aux « fonctions » d’ambassadeurs du Niger en France, aux États-Unis, au Nigeria et au Togo, dans un communiqué lu à la télévision nationale, au moment où les pressions internationales pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger se multiplient.
Aïchatou Boulama Kané précise avoir reçu cette notification « par lettre», dans laquelle les putschistes désignent un chargé d’affaires pour la remplacer, en l’occurrence le premier conseiller de l’ambassade du Niger en France. « J’ai signifié au premier conseiller que je rejette cette décision », a assuré, ce vendredi 4 août, l’ambassadrice.
« C’est Mohamed Bazoum que je reconnais »
Cette notification de la junte, qu’elle considère comme « nulle et non avenue », a été prise « par un pouvoir illégitime ». « Je suis l’ambassadrice du Niger en France », a martelé la diplomate, en poste à Paris depuis décembre 2021.
« Je suis actuellement dans mon bureau, le président Bazoum m’a appelée hier pour me dire va à ton bureau, tu as ma confiance et on continue le travail », a-t-elle rapporté. « C’est lui seul (Mohamed Bazoum) que je reconnais, c’est lui qui m’a nommée auprès du président Macron, je reste et demeure son ambassadrice en France », a-t-elle ajouté.
Le président Bazoum s’est exprimé publiquement jeudi soir, pour la première fois depuis son renversement, dans une tribune publiée par le média états-unien « Washington Post ». « J’appelle le gouvernement américain et l’ensemble de la communauté internationale à aider à restaurer l’ordre constitutionnel », écrit-il. Il a aussi mis en garde contre les conséquences « dévastatrices » du coup d’État pour le monde et le Sahel, qui pourrait passer selon lui sous « influence » de la Russie via le groupe paramilitaire Wagner.
Joseph Kouamé