À deux jours du quart de finale très attendu entre l’équipe de France et l’Australie, Hervé Renard maintient fermement le cap pour son équipe, sans montrer le moindre signe de fléchissement. Porté par son charisme et son éloquence, le tacticien n’a pas hésité à adresser quelques critiques à Corinne Diacre, sa prédécesseure au poste de sélectionneuse.

Appelé à la rescousse dans une situation particulièrement complexe, Hervé Renard a, jusqu’à présent, relevé le défi avec succès. Après le départ de Corinne Diacre suite à des tensions et des désaccords avec plusieurs joueuses, Hervé Renard a su restaurer l’harmonie : en se réappuyant sur les joueuses chevronnées et en unifiant les troupes autour du projet porté par Wendie Renard, ce natif d’Aix-les-Bains a rétabli la stabilité au sein de l’équipe nationale.

En ce qui concerne leurs performances sur le terrain, le bilan est jusqu’à présent plutôt encourageant. Bien qu’elles se soient qualifiées pour les quarts de finale en battant facilement une équipe marocaine en difficulté (4-0), les joueuses françaises sont bien conscientes que le quart de finale de ce samedi contre l’Australie représente leur premier véritable défi majeur (étant donné la déception claire que fut le Brésil), et qu’il s’agit, à bien des égards, d’un moment crucial pour prouver leur valeur.

La difficulté réside dans le fait que la France a joué contre les mêmes Australiennes il y a à peine un mois, lors du dernier match de préparation avant la Coupe du Monde ! C’était le 14 juillet dernier, et elles ont subi une défaite d’un but à zéro. Mais au-delà du résultat de ce match, c’est l’idée même d’affronter un adversaire puissant que la France aurait potentiellement de nouveau rencontré pendant le tournoi, qui suscite la préoccupation d’Hervé Renard.

Lors de la conférence de presse, il n’a pas hésité à exprimer des critiques envers la décision prise par Corinne Diacre : Je vais être honnête, je n’ai pas décidé de la programmation de ce match de préparation avant le tournoi. Si j’avais décidé, jamais je n’aurais voulu jouer l’Australie. Quand vous connaissez votre tableau, vous ne jouez pas une telle équipe.

Une remarque franche et particulièrement mordante provenant de l’ex-entraîneur de l’Arabie Saoudite, qui manifestement a du mal à accepter ce choix de calendrier. À ses yeux, l’idée d’affronter une équipe dans de telles circonstances est tout simplement inconcevable, offrant ainsi des arguments à l’adversaire. Cependant, le sélectionneur encourage vivement ses joueuses à mettre cette rencontre de côté et à se concentrer uniquement sur l’unique match qui importe : ce très attendu quart de finale.

Ce match était spécial, on venait d’arriver, les joueuses n’avaient pas très bien dormi, on n’était pas à 100 %. Samedi on devra être au-dessus de 100 %. Avoir perdu en préparation nous met en alerte, mais la configuration est totalement différente.

Étant donné la grande impopularité de Corinne Diacre au sein du vestiaire français, il est probable que la critique d’Hervé Renard envers l’ancienne sélectionneuse ne dérange pas beaucoup les joueuses de l’équipe tricolore. Plus que jamais, il est primordial de se rassembler en tant qu’équipe pour relever le défi que représente une Australie soutenue par tout un peuple. D’une certaine manière, pour des joueuses comme Eugénie Le Sommer, Sakina Karchaoui et leurs coéquipières, le « vrai » tournoi débutera ce samedi 12 août.

Kevin Negalo